Chers Lions Indomptables,
Bonjour ou bonsoir selon le moment que vous lirez cette lettre. J’espère que vous allez bien. Je le souhaite profondément. Vous êtes les héritiers d’un patrimoine national. Avant vous, d’autres on vécu les mêmes émotions, subi les mêmes critiques, affronté les mêmes adversités et pires.
Rappelez-vous juste qu’on les a célébré quand leurs performances nous l’imposaient, on les a critiqué parfois avec violence. Mais personne n’a perdu sa nationalité malgré toutes ces critiques, ces venins et ces morsures qui parfois dépassent le simple cadre du football.
Nous nous sommes retrouvés et la vie a continué. Quelque soit ce qui peut donc arriver au Qatar, vous resterez des camerounais, nos frères, nos fils, notre sang. Vous n’avez pas plus de responsabilités que le magistrat qui doit dire la justice, l’enseignant qui doit former les élites, le médecin qui doit sauver des vies, le journaliste qui doit mesurer la responsabilité qui est la sienne lorsqu’il décide de brader la vérité à l’autel des intérêts tapis dans l’ombre.
Mais vous êtes en surexposition médiatique et même tous ceux qui font mal leur travail, critiquera le votre. Parce que la nature en a décidé ainsi. Parce que chacun espère dans l’intimité de son incompétence ou de sa frustration, que votre travail bien fait apaisera ses douleurs et lui donnera une raison de croire qu’il y a au moins des choses qui peuvent encore éclairer les ténèbres du désespoir.
Même ceux qui en ce moment sont réfractaires à la moindre critique vous concernant, seront les premiers à être sévères avec vous à la moindre déception. Mais ils oublieront aussi tout , lorsque ivres de bonheur vous montrerez à la face du monde, que le Cameroun reste et demeure une grande nation de football. Il y’a des défaites qui sont des victoires, parce qu’elles intègrent les ingrédients de combativité, de sacrifice, d’honneur et de fierté. Les camerounais veulent voir cela en vous.
Si cela s’accompagne mathématiquement d’un nombre de buts supérieur à l’adversaire, nous serons encore plus heureux. Mais la victoire que nous attendons, est celle de n’avoir aucun regret parce que vous aurez tout donné. Au-delà de notre satisfaction, vos carrières en dépendent. Dans quatre ans, personne ne sait ce qui peut arriver. Chacun doit jouer cette Coupe du monde comme si c’était la dernière. Comme si l’occasion ne se reproduira plus.
Vous connaissez votre travail mieux que moi, pauvre journaliste qui ne sait que écrire et relater les performances, parfois pas à votre goût , mais avec l’amour de quelqu’un qui espérait écrire autre chose. J’espère sortir mon vocabulaire le plus lointain pour vous célébrer. L’inspiration de la victoire a un goût unique.
Chacun de vous connaît les limites et le potentiel de son corps. Mais rappelez vous juste ce que disait Bob Marley: « On se jamais à quel point on est fort, jusqu’au jour où être fort est la seule solution qui nous reste ». Eh bien les gars, être forts, est la seule solution qui vous reste. « Le Cardio, c’est quelque chose au bord du suicide »!
La question aujourd’hui n’est plus de savoir si les autres sont plus forts que vous, c’est de puiser toutes les forces en vous, pour être des David devant Goliath… souvenez-vous toujours de ce verset quelque soit l’adversité en face : « Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, et que tu verras des chevaux et des chars, et un peuple plus nombreux que toi, tu ne les craindras point; car l’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Égypte, est avec toi ». Deutéronome 20:1. Que Dieu vous bénisse. Bonne compétition.
Martin Camus MIMB
