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Entre Moussa Faki et Mahamat Idriss Déby, la guerre est-elle déclarée ?

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki a fustigé le pouvoir tchadien dans un rapport présenté aujourd’hui à l’UA. De quoi provoquer la colère de Mahamat Idriss Déby.

L’un est président de la Transition du Tchad. L’autre préside la Commission de l’Union africaine. Tous les deux ont un point commun : ils sont Tchadiens. Mais désormais, Mahamat Idriss Déby et Moussa Faki semblent irréconciliables. D’un côté, le Tchad est à feu et à sang après l’annonce de la prolongation de deux ans de la durée de transition et le maintien au pouvoir du fils Déby. De l’autre, un rapport rédigé par Moussa Faki qui préconise des sanctions de l’UA contre le Tchad.

Ce vendredi, en effet, le rapport du président de la Commission de l’UA est présenté devant le Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’organisation. Parmi les propositions faites en filigrane dans le document, celle de suspendre le Tchad des instances de l’UA. Moussa Faki critique également la volonté de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) de nommer Félix Tshisekedi en tant que facilitateur du processus de transition au Tchad.

Des mesures préconisées contre le Tchad

À deux jours de la présentation du rapport — qui ne fait que huit pages —, le document a fuité jusqu’à atterrir sur le bureau de Mahamat Idriss Déby.  Ce dernier est critiqué tout au long du rapport. Tout comme la prolongation de la transition et l’autorisation pour les membres du Conseil militaire de transition (CMT) d’être candidats lors des élections futures, ce qui va à l’encontre de la volonté de la communauté internationale.

Moussa Faki, dans ce rapport, demande à l’UA de prendre « nécessairement » des mesures « à l’encontre des autorités de la transition pour le non-respect des engagements pris ». À cause, entre autres, du non-respect d’« une exigence de cohérence avec la position constante de l’Union africaine concernant les quatre autres cas de changements anti-constitutionnels de gouvernement en cours actuellement en Afrique, à savoir le Soudan, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso ».

Au-delà du document et des conséquences de ce dernier, cela prouve que Moussa Faki a décidé de s’opposer au régime Déby. Les morts, lors des dernières manifestations contre les militaires, ont provoqué un certain émoi au sein de l’UA. Faki demande que l’institution africaine condamne « condamne fermement les meurtres, la torture, l’arrestation et les emprisonnements arbitraires de centaines de civils » et dénonce la « répression sanglante », demande « la libération immédiate de tous les détenus politiques » et ouvre une enquête.

Faki, un futur candidat à l’élection tchadienne ?

« Moussa Faki a des ambitions politiques au Tchad, et ce rapport est la première étape de son retour aux affaires nationales », explique au Journal de l’Afrique un observateur de la politique tchadienne. Ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Idriss Déby, les relations entre Faki et le fils de son ancien président sont désormais houleuses.

Et Faki pourrait prendre une longueur d’avance… Car avec les centaines de morts lors des dernières manifestations et avec le Qatar qui se retire, petit à petit, du Dialogue national inclusif et souverain, Déby a de moins en moins d’alliés. Le principal d’entre eux, la France, regarde la situation de loin. Quant aux chefs d’État d’Afrique centrale, ils restent relativement solidaires du président tchadien. Mais ce vendredi, les décisions qui ressortiront du CPS seront scrutées.

Le Journal de l’Afrique

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