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Drame de Ngarbuh: les résultats de l’enquête donnent raison à Human rights watch

L’enquête prescrite par le Chef de l’Etat a conclu à la responsabilité des Forces de défense et de sécurité dans le massacre des civils.

Les résultats de l’enquête prescrite par Paul Biya ont conclu à la main criminelle des forces de défense camerounaises dans les tueries de Ngarbuh le 14 février 2020. Effectuant ainsi un virage à 180° par rapport à la position initiale du gouvernement.

Deux mois après l’intervention militaire qui a laissé sur le carreau plus d’une dizaine de civils dans cette localité de l’arrondissement de Ndu, département du Donga-Mantung, le gouvernement a découvert la vérité des faits: ses propres hommes sont responsables de la mort de civils.

Au cours d’une intervention des forces de défense et de sécurité dans la localité de Ngarbuh «devenu un centre de regroupement des terroristes sécessionnistes et un pôle logistique de ravitaillement en armes, munitions et combustibles des groupes sécessionnistes situés dans le Département du Bui et une partie du département du Ngoketunjia».

Reconstituant les faits survenus au cours des opérations menées par le sergent Baba Guida, chef du Groupe mixte de Ntumbaw, à la tête d’une équipe de trois militaires, deux gendarmes et 17 membres d’un comité de vigilance local, l’enquête constate que, «après des échanges de tirs au cours desquels cinq (05) terroristes ont été abattus et plusieurs armes saisies, le détachement a découvert que trois (03) femmes et dix (10) enfants ont péri du fait de son action».

Alors «pris de panique, les trois (03) militaires aidés par certains membres du comité de vigilance ont tenté de masquer les faits par des incendies», avoue le rapport selon Ferdinand Ngoh Ngoh. «Revenu à Ntumbaw, le Sergent Baba Guida qui a conduit l’opération, a adressé à sa hiérarchie un compte rendu volontairement biaisé.

Compte rendu sur la base duquel le Gouvernement a initialement fondé sa communication», poursuit le communiqué de la présidence. Justifiant ainsi sa position de départ qui a consisté à attribuer le crime aux combattants séparatistes que les forces de défense et de sécurité ont affrontés cette nuit du 13 au 14 février 2020.

Atanga Nji menace de fermer Equinoxe Tv, Le jour,…

L’enquête diligentée par le Chef suprême des armées et présidée par un magistrat militaire, sous l’autorité du Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, en charge de la gendarmerie, avec parmi les membres de la commission, Chemuta Divine Banda, président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) dont les velléités de liberté sont un secret de polichinelle, George Nkuo, l’évêque de Kumbo dont le diocèse avait rendu publique la liste des victimes que les autorités gouvernementales reniaient, a pris deux mois pour être rendue publique.

Sous la «pression» du président de la Cndhl qui il y a quelques jours, annonçait que le rapport avait déjà été mis à la disposition du Chef de l’Etat.

Cette enquête lave l’image de Human rights watch (Hrw), l’Ong qui avait dressé un rapport sur ce drame dans lequel la responsabilité des forces de défense et de sécurité camerounaise était clairement établie.

Provoquant lire de Yaoundé qui a dénoncé un «acharnement contre une armée dont le professionnalisme n’est plus à démontrer» et un «complot» contre un pays englué dans une crise séparatiste. A force de consultants et d’experts, le gouvernement avait nourri la critique contre Hrw et la presse privée qui avait rendu compte de ce rapport.

Dans la foulée, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minât), avait menacé de fermer plusieurs entreprises de presse dont Equinoxe Tv, le quotidien Le jour, qui à son goût se livrent à une déstabilisation des institutions de la République. Deux mois après le drame, la vérité lave l’affront contre les médias et Hrw.

Source: La Nouvelle Expression

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