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DGI : qui pour succéder à Modeste Mopa Fatoing ?

Depuis le 25 janvier, le Président de la République, Paul Biya, est à la recherche de « l’oiseau  rare » qui remplacera Modeste Mopa Fatoing au poste de directeur général des impôts (DGI), à la suite de son détachement au Fonds monétaire international (FMI).

Pour assurer la continuité du service, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, avait désigné deux intérimaires, Mme Kassimou Aba Mariamou, actuel directeur du recouvrement des valeurs fiscales et de la curatelle et Roger Meyong Abath, qui assure actuellement les fonctions de chef de l’inspection des services des impôts au sein de la même administration, en l’occurrence.

Cet intérim rotatif court jusqu’au 20 février prochain, mais s’achèvera si la nomination d’un titulaire au poste de directeur général devait intervenir avant ce terme. L’option de l’intérim prise par la tutelle, à savoir le ministre des Finances, traduit en effet la complexité du choix à faire.

Roger Meyong Abath, dont l’intérim court jusqu’au 20 février, est présenté comme un poulain de Oswad Baboke, Directeur Adjoint du Cabinet Civil de la Présidence de la république.

Mais, au-delà de ce soutien, ce technocrate pur-sang peut compter sur son curriculum vitae. Roger Meyong Abath est diplômé de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), de l’Ecole supérieure des mines de Paris. Il est, par ailleurs, titulaire d’un doctorat en fiscalité de l’Université de Paris Dauphine. Sur le plan professionnel, il a exercé de 2014 à 2020 comme directeur des grandes entreprises à la DGI, entre autres fonctions.

Comme concurrent sérieux, il a en face Térence Adrien Tocke, l’actuel chef de la division des études, de la planification et des réformes dans cette même administration. Inspecteur principal des régies financières, était major de sa promotion à l’ENAM en 1997.

Il avait obtenu en 2007 un master professionnel en administration publique à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris (France). C’est le candidat principal proposé par Modeste Mopa Fatoing avant son départ, compte tenu de sa parfaite maîtrise des réformes et de la complexité des dossiers fiscaux présents et futurs. Il ferait office de super favori, selon plusieurs sources.

A côté de ce dernier, l’actuel chef de division de la législation et des relations fiscales internationales à la DGI, Fayçal Abdoulaye, est également présenté comme un dauphin du désormais ex-directeur général des impôts. Modeste Mopa aurait ainsi glissé parallèlement son nom dans ses propositions de nomination.  Depuis 2022, cet originaire du Grand Nord anime la plupart des séminaires d’explications des innovations de la loi de finances.

D’autres sources murmurent le nom de Ngolle V Isaac Richard, inspecteur principal des régies financières, conseiller technique numéro 3 au ministère des Finances depuis 2018. Son dossier aurait été introduit par le Ministre des Finances Louis Paul Motaze en personne.

Paramètre politique

Au final, qui fera l’objet de la préférence du président de la République ? Si tous ces candidats sont réputés brillants et ont un solide parcours dans le domaine de la fiscalité, le chef de l’Etat à qui il revient le dernier mot fera sans doute jouer, au-delà du curriculum vitae, le paramètre politique.

Par exemple, depuis le départ de Modeste Mopa, le lobby du grand Nord s’active pour que le poste reste à la maison. Ce paramètre qui sera forcément pris en compte pourrait donc favoriser la propulsion d’un outsider favorisé par un choix éminemment politique. Mais, celui-ci pourrait être battu en brèche par le lobby du Centre-Sud-Est qui pense que son retour à la tête de la DGI serait légitime, en particulier au moment où le Ministère des Finances est tenu par une de ses élites fortes.

Pour le moment, cependant, les seuls les dossiers en étude actuellement au palais sont les quatre susmentionnés et la possibilité du choix d’une troisième voie pour ne favoriser aucun des deux puissants lobbies susmentionnés tiendrait la corde. En effet, la direction générale des impôts est davantage aujourd’hui d’un enjeu immense pour les finances publiques ; une mine d’or pour les recettes de l’Etat qui doit transcender les conjectures politiques.

Ainsi que le souligne EcoMatin dans un article précédent daté du 30 janvier, sur les 10 dernières années, les recettes globales mobilisées par la DGI sont passées de 1 059 milliards en 2010 à 2 656 milliards de Fcfa à fin 2022, soit une moyenne mensuelle de collecte passée 88 milliards en 2010 à 221 milliards en 2022.

Eco Matin

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