Les Camerounais sont à nouveau victimes d’un processus d’expulsion massive en Algérie, des mois après le tollé provoqué par les attaques homophobes contre les Noirs en Tunisie.
Ces derniers jours, plus d’une centaine de citoyens africains ont été enfermés dans un camp de déportation à Alger, capitale de l’Algérie, traversant des épreuves indicibles. La plupart des Camerounais détenus dans les camps de déportation se trouvaient en Algérie depuis plusieurs années avant la récente vague de déportation massive par les autorités algériennes.
La plupart des victimes arrêtées sont des femmes et des enfants, dont la plupart ont fui le Cameroun en raison de l’instabilité sociopolitique du pays, mais sont maintenant enfermés à Alger avec peu ou pas d’accès aux nécessités de base comme les soins de santé et l’eau.
Mimi Mefo Infos a réussi à contacter par téléphone l’un des nombreux Camerounais détenus dans un camp de déportation pour nous donner un aperçu de ce qui se passe en Algérie. « Nous vivons ici depuis si longtemps et nous avons quitté le Cameroun à cause de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest« , a témoigné la victime.
Tout comme ce fut le cas en Tunisie il y a quelques semaines, une rafle massive a été lancée contre les Noirs en Algérie, notamment les Camerounais et les Nigérians en vue de leur expulsion. Les victimes arrêtées affirment que les autorités algériennes agissent illégalement et sont également frustrées par le silence de la communauté internationale.



Notre source en Algérie déclare : « Ils essaient de nous faire sortir illégalement d’Algérie et de nous envoyer dans le désert au Niger. De nombreuses personnes y ont déjà été envoyées et des centaines d’autres sont dans des camps de déportation« . Il a également admis qu’ils ont été ciblés en raison du manque de documents de résidence légale dans le pays.
Les conditions de vie dans ces camps de déportation sont déplorables et les personnes vulnérables nécessitant une attention particulière sont confrontées à des conditions difficiles. C’est le cas d’une femme nigériane enceinte dont on nous dit qu’elle s’appelle Abigail Taiwo de l’État d’Ogun.
S’étant vu interdire l’accès à un hôpital public en raison de son état, Abigail aurait été mise au lit dans le camp, sans assistance médicale. Son état de santé et celui de l’enfant ne tiendraient qu’à un fil, au grand mépris des autorités algériennes.
Les déportés arrêtés appellent la communauté internationale à briser le silence sur ce qui se passe en Algérie. La plupart d’entre eux disent qu’ils risquent bien pire s’ils sont expulsés de force d’Algérie.