Le Cameroun pleure la perte de l’un de ses juristes les plus respectés. Maître Yondo Black, avocat de renom et ardent défenseur des libertés civiles, est décédé jeudi, selon plusieurs sources fiables.
Figure emblématique de la communauté juridique camerounaise, Yondo Black comptait parmi les pionniers du pluralisme politique et un ardent défenseur des droits humains et de la justice.
Son décès a suscité une profonde émotion dans les milieux juridiques, politiques et universitaires, où son courage et son engagement indéfectible en faveur de la démocratie et de l’État de droit continuent d’inspirer des générations.
Avocat, ancien bâtonnier du Cameroun et militant de l’alternance, Yondo Black s’est imposé dès les années 1990 comme l’un des visages de la contestation démocratique. Son nom reste lié aux premières batailles pour le multipartisme et à la défense des libertés publiques. Jeune Afrique rappelait en 2020 « ses vérités » et sa constance face au pouvoir, malgré les coups reçus en près de quarante ans d’opposition.
Au barreau, il a exercé des responsabilités centrales (bâtonnier 1982-1986) et participé à la fondation de la Conférence internationale des barreaux. Le 6 juillet 2024, il devient premier avocat honoraire du Cameroun, reconnaissance rare pour une carrière entière au service du droit.
Côté politique, Human Rights Watch situe son rôle dans la vague prodémocratie de 1990, quand des militants voulant créer un parti alternatif furent arrêtés – épisode qui cristallise la « répression des voix dissidentes » et inscrit Yondo Black dans l’histoire du combat citoyen. Refworld.
Jusqu’aux toutes dernières semaines, Yondo Black intervenait dans le débat public. À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, il a appelé l’opposition au boycott, dénonçant une « mascarade » électorale et la marginalisation de certains candidats. Plusieurs médias et publications ont relayé ces prises de position.
Son style direct, parfois tranchant, l’a rendu incontournable. Avocats, journalistes et militants saluent un passeur de témoin : l’homme formait, conseillait, écrivait, et publiait des essais sur la justice et la vie publique. Sa trajectoire, de Douala aux amphithéâtres internationaux, a nourri l’imaginaire civique d’une jeunesse encore en quête de repères.
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