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Crise du riz au Cameroun : entre méfiance des consommateurs et enjeux de production locale

Les ménagères font preuve de prudence, car des rapports font état de riz de qualité douteuse sur les marchés ces derniers temps. Les habitudes de consommation s’adaptent en réponse à ces inquiétudes.

La marque SANA, qui contient 25 % de riz thaï, a reçu l’ordre de se retirer du marché. Le 29 novembre, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a adressé une lettre aux gouverneurs, aux préfets et aux préfets des dix régions, exhortant les responsables à identifier et à signaler ses distributeurs impliqués dans des « opérations clandestines et suspectes » de reconditionnement du riz.

Cette décision a été prise après qu’un énorme stock de sacs de ce riz a été découvert dans un entrepôt de Bomono, situé à la périphérie de Douala, et était prêt à être distribué dans tout le pays. Le dernier envoi aurait été dirigé vers Bafoussam, dans la région de l’Ouest, avant qu’un raid n’ait lieu.

Dans la capitale économique, Douala, certains détaillants de riz affirment qu’ils n’étaient pas au courant du problème jusqu’à ce qu’il devienne viral sur les réseaux sociaux. En attendant des solutions locales pour assurer la qualité, Célestine, une commerçante de riz, a choisi de ne vendre que des marques reconnues pour éviter les contrefaçons.

Les consommateurs sont désormais plus prudents avant d’effectuer leurs achats, prenant en compte plusieurs critères pour s’assurer de la qualité des produits. Alice, consciente des problèmes de contrefaçon autour de ce produit essentiel, a du mal à distinguer à l’œil nu le faux riz du vrai. Elle confie qu’elle ne se rend compte de la qualité qu’une fois dans le pot.

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Certaines ménagères pensent qu’un prix plus élevé indique un riz de meilleure qualité. Les vendeurs de riz déplorent que le riz produit localement soit trop cher pour le Camerounais moyen.

« J’avais des stocks de riz produit localement en magasin, mais il est resté trop longtemps ici. Les consommateurs se sont plaints des prix et n’ont pas acheté. J’ai fini par les jeter après qu’ils se soient gâtés », a déclaré un vendeur au marché de Deido à Douala. Il a en outre exhorté le gouvernement à augmenter la production de riz et à rendre les prix plus abordables.

Parallèlement, selon des sources officielles, le Cameroun ambitionne de presque tripler sa production de riz en seulement quatre ans, passant de 140 710 tonnes à 460 000 tonnes d’ici 2027. Ce plan s’inscrit dans le cadre du Cadre économique et budgétaire à moyen terme du pays pour la période 2025-2027, préparé par le ministère des Finances.

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