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Crise anglophone : flou sur les contours de la mise en liberté de la sénatrice Regina Mundi

Depuis le mardi 31 mai 2022, la sénatrice Elisabeth Regina MUNDI est libre. La nouvelle de sa relaxe a été rapidement reprise sur les réseaux sociaux et les plateformes numériques. Un peu comme le 29 avril dernier lorsque que l’élue du nord ouest est arrêtée en pleine ville de Bamenda en compagnie de son chauffeur.

Prenant la parole devant les médias à l’aéroport de Bafut où a atterri le Gouverneur Adolphe Lele l’Afrique venu spécialement accueillir l’ex captive, le membre du bureau politique du RDPC a remercié en priorité le Chef de l’État pour sa libération.

Plus loin, elle admet, après avoir écrasé des larmes, ” ce pays est en guerre, une vraie guerre”. Mais la liberté retrouvée de la femme de 79 ans laisse des zones d’ombres et nourrit la controverse.

– Bilan polémique –

Selon l’armée, la sénatrice Elisabeth Regina MUNDI a été libérée après deux jours de combats avec les groupes armés. Des affrontements qui se seraient déroulés du dimanche 29 au lundi 30 mai 2022 dans la petite localité de Oschong dans l’arrondissement de Batibo département de la Momo au nord ouest.

Le porte-parole du ministère de la Défense, le capitaine de vaisseau, Cyrille Serge ATONFACK NGUEMO a indiqué que ces combats auraient abouti à la libération de ” plusieurs otages” y compris la sénatrice, mais également à la neutralisation (tuerie dans le langage militaire) d’une “dizaine de terroristes” et trois autres “capturés”.

En dehors de ce bilan humain, des “fusils d’assaut et des munitions de divers calibres”, ” quatorze Engins explosifs improvisés” auraient été saisis ; ceci ajouté au véhicule de la sénatrice.

Mais tout cet arsenal n’a pas été aperçu, ni à l’aéroport, ni plus tard. Encore moins les otages supposés libérés avec la parlementaire, ni les 3 séparatistes que l’armée dit avoir arrêté. La non-présentation de ces équipements et des personnes censées avoir été libérées tranche étrangement avec les pratiques communicationnelles de l’armée Camerounaise. Habituellement, elle filme ces butins et en fait une large publicité sur les réseaux sociaux et dans les médias.

Autre élément interrogateur, l’état des militaires ayant ramené la sénatrice Elisabeth Regina MUNDI. Il s’agit d’un groupe d’une dizaine de soldats du Bataillon d’intervention rapide, le BIR. On les voit tous propres, notamment à travers leurs rangers que certains internautes ont vite fait de mettre en exergue, dénonçant une supercherie.

La question qu’on pourrait se poser est celle de savoir comment le Gouvernement a obtenu la libération de la parlementaire. D’autant que lorsqu’elle est enlevée en fin avril, les auteurs de l’enlèvement, particulièrement les ADF, Ambazonian Defense Forces, branche armée de Ambazonia Gouvernment Council, l’un des organes exécutifs réclamant la sécession des régions Anglophones (groupe dirigé par LUCAS AYABA CHO établi en Norvège et que certaines sources soupçonnent être de mèche avec certains membres du Gouvernement Camerounais) exigent l’échange de 75 prisonniers anglophones. On sait au moins que cette transaction n’a pas eu lieu.

La piste du paiement d’une rançon est désormais peut-être la plus plausible. Elle est fortement évoquée en tout cas par plusieurs sources dignes de foi. Le montant de 45 millions est évoqué.

Autre élément, le “commandant stratégique” des ADF (Daniel Capo de son vrai nom Emmanuel NDONG qui vit en Chine) a annoncé hier que la sénatrice avait été touchée lors des combats avec l’armée et que sa survie était incertaine. Une vidéo postée sur YouTube alors que l’ex-otage avait déjà été libérée et même rapidement présentée à la presse.

En tout cas, on n’est pas sorti de l’auberge dans une crise que le conseil norvégien pour les réfugiés vient de classer comme la troisième crise la plus négligée au monde, après la crise à l’Est de la RDC et au Burkina Faso.

Mimi Mefo Info

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