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Crise anglophone/Bamenda : équilibre de la terreur sur le terrain

L’armée annonce avoir neutralisé un dangereux leader «ambazonien», quelques jours après l’assassinat en plein jour d’un inspecteur de police.

C’est formel : le dangereux chef de guerre urbaine que des caméras ont présenté il y a’peu, en train de braquer un établissement de microcrédit en plein jour, dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest, ne commettra plus d’autres forfaits. Il est tombé, face aux forces de sécurité. « Une opération savamment planifiée par l’état-major Interarmées de Région (Rmia 5) et conduite par le 3ème Bir a permis la neutralisation de Fonteh alias Mad Dog, violeur et assassin assumé », indique un post de l’armée camerounaise, en date du 6 septembre 2020.

Les conditions de sa mort ne sont pas explicitées..Son corps a été nuitamment déposé au carrefour Chemist et gardé par le Bir au petit matin du dimanche, afin que les populations le reconnaissent. Cette mise hors-jeu du redoutable chef de guerre, qui s’accompagne de publicité, fait ressortir un bilan élogieux : en plus de sa neutralisation, les militaires disent avoir récupéré le fusil AK 47 n°1983NI5056 ; 02 boîtes chargeurs garnies à ras bord ; 05 cartes d’identité ; 124 munitions de 7.62*39 ; 01 pistolet automatique chargé ; 06 grenades offensives ; 02 téléphones cellulaires ; 01 téléphone satellitaire ; 01 modem Wifi ; 01 paire de jumelles de vision nocturne ; ■01 paire d’écouteurs et une importante quantité de chanvre indien.

Un ouf de soulagement aussi bien pour les hommes en tenue que certaines populations civiles, que les exactions de ce dernier, surnommé « le chien fou (mad dog) », traumatisaient au quotidien. Une belle revanche surtout pour les forces de défense et de sécurité, touchées dans leur orgueil par l’assassinat en plein jour, le 1er septembre 2020, d’un élément des forces de police, au cœur de la ville. En effet, l’inspecteur de police de 1er grade Joseph Bikoi Nlend Ndaji, en service au commandement central des groupements mobiles d’intervention de Bamenda et en ce moment détaché au commissariat central de la ville, patrouillait avec ses collègues lorsque « deux individus en possession d’armes de guerre (…) ont délibérément et sans aucune concession, ouvert le feu », au lieudit City Chemist. Dans un contexte de prolifération des milices pro-sécessionnistes, difficile de lier les assassins qui opéraient comme d’habitude à moto au « général » Lucas Fonteh Ndefru, dont la pratique du français courant a souvent semé la confusion dans les esprits. On lui prête d’être un repris de justice, qui aurait purgé 7 ans de prison à Bafoussam pour braquage, avant de tomber avec brutalité dans les revendications sécessionnistes^

René Emmanuel Sadi, le Ministre de la Communication, a indiqué que les services spécialisés étaient lancés à la recherche de ces « terroristes ». Cette première frappe est interprétée comme une preuve de la maîtrise du terrain. « Le gouvernement exprime son indignation et condamne avec la dernière énergie cet acte cruel, commis par des bandes terroristes sécessionnistes, qui, une fois de plus, viennent d’ôter violemment la vie à un représentant de la force publique, dans le plein exercice de sa mission de protection des populations et de leurs biens », indiquait le Mincom dans son communiqué du 4 septembre 2020. Et en attendant, Bamenda et le reste de la région du Nord-Ouest reste un espace où il ne fait plus bon vivre. Les coups de feu, partis d’armes de guerre, alimentent le quotidien des populations. Causant de temps à autre, des morts d’homme.

Source : Le jour n°3254

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