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CAN 2021 : entrée en lice de la Côte d’Ivoire, avec des supporters entre doute et espoir

Les supporters de l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire sont dans l’expectative, envisageant avec prudence l’entrée en lice mercredi des Eléphants face à la Guinée équatoriale pour le premier tour des phases finales de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021) au Cameroun.

A quelques heures de cette confrontation, le constat est net dans la capitale économique Abidjan : on était très loin mardi de l’effervescence habituelle d’avant-match, sans ressentir la grande mobilisation ou l’engouement populaire habituels lors des grands rendez-vous de football.

Ainsi, aucune oeuvre musicale n’a été enregistrée pour soutenir l’équipe nationale comme à l’accoutumée.

Dans les rues du grand quartier populaire de Yopougon à Abidjan, de nombreux « maquis » -petits bars et autres lieux de restauration- n’avaient pas prévu de dispositions particulières pour l’occasion et très peu étaient enclins à diffuser les anciennes chansons à la gloire des Eléphants.

Aux abords et aux carrefours des grandes voies d’Abidjan, même les petits vendeurs qui proposent d’ordinaire des gadgets à l’effigie des joueurs vedettes restaient discrets et dans la commune commerciale d’Adjamé, les commerçants de maillots aux couleurs ivoiriennes n’étaient pas forcément à la fête.

Et pour cause, contrairement aux années précédentes, la Côte d’Ivoire ne fait pas partie des favoris pour cette 33e édition de la CAN. Elle évolue dans le groupe E avec l’Algérie (tenant du titre), la Guinée équatoriale et la Sierra Leone.

« On ne peut pas supporter à fond les Eléphants. La déception a été trop grande ces derniers temps et on n’est sûr de rien », a expliqué Florian Kouka, une bouteille de bière aux lèvres dans un « maquis » de Yopougon.

« Cette année, on attend des victoires avant de se mobiliser autour de l’équipe. Quand on mise trop sur eux, ils ne vont pas loin dans la compétition et ils nous font déchanter », a ajouté ce juriste.

Une équipe en reconstruction

Finaliste malheureuse en 2006 et 2012, la Côte d’Ivoire a remporté la CAN à deux reprises (1992 et 2015) et compte au total huit podiums au palmarès de la compétition continentale.

Après la retraite de la « génération dorée » conduite par Didier Drogba, Yaya Touré et autres, l’équipe nationale est en reconstruction sous la houlette du sélectionneur français Patrice Beaumelle.

« Trop de lacunes, aucun fond de jeu : l’entraîneur n’a pas réussi à former véritablement une équipe-type », a analysé Adama Traoré, un mécanicien auto.

Et pourtant, sur le papier, l’équipe ivoirienne a fière allure, bien qu’handicapée par la suspension pour dopage de son gardien titulaire, Sylvain Gbohouo, par la FIFA, et les blessures du défenseur Willy Boly et de l’expérimenté attaquant Gervinho.

L’équipe devrait pouvoir compter sur son principal atout, Sébastien Haller, actuellement meilleur buteur de la Ligue des champions UEFA et des Pays-Bas, sans oublier Eric Bailly (Manchester United), Wilfried Zaha (Crystal Palace) ou encore Franck Kessié (Milan AC).

Malgré tout, Adrien Koffi a dit ne pas croire du tout en cette sélection. Pour ce fonctionnaire, « la Côte d’Ivoire n’a pas d’équipe, juste des qualités individuelles. Or pour gagner une CAN, il faut compter sur le groupe ».

Même son de cloche avec le tenancier de bar, Alain Serge. Selon lui, « les Eléphants ne sont pas un groupe solide qui travaille en équipe, ce qui est un vrai handicap pour remporter le trophée ».

L’étudiant Firmin Gbocho pense néanmoins que les Ivoiriens sont « des supporters ‘maso’ : ils se disent pessimistes, mais au fond d’eux-mêmes ils y croient et attendent juste un exploit de leur équipe pour jubiler ».

Stéphane Landry, enseignant, croit de son côté dur comme fer en la victoire des Eléphants. « Outsider ou pas, favori ou pas, la victoire est plus belle lorsqu’on ne s’y attend pas et cette année, nous remporterons notre troisième trophée », a-t-il assuré.

« Vous n’avez pas confiance en nos joueurs? Cette CAN est pour nous. C’est quand c’est bizarre comme actuellement que les Eléphants nous surprennent agréablement », a aussi tenté de se convaincre Adèle Affoué, une couturière.

Plus pragmatique, Bernard Assonvo a estimé que la compétition demeurera « indécise » en raison de la pandémie de nouveau coronavirus et la question de la libération des joueurs évoluant en Europe qui ont perturbé le programme de préparation des équipes nationales, avec peut-être de futures absences de joueurs clés testés positifs.

Initialement prévue du 9 janvier au 6 février 2021 au Cameroun, cette 33e édition de la CAN a été reportée d’un an à cause de la pandémie, la Confédération africaine de football (CAF) ayant estimé que la majorité des pays africains n’avaient pas atteint le pic de la pandémie.

Au total, 24 équipes réparties en six groupes participent à la compétition dont la finale est programmée le 6 février.

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