Annoncé pour être effectif sur l’ensemble du territoire national à compter de la journée d’hier, 21 février 2022, le débrayage des enseignants des établissements du secondaire, s’est fait partiellement et non pas par tous les seigneurs de la craie.
Le mot d’ordre de « craie morte » lancé par le collectif des enseignants « on a trop supporté », n’a pas été totalement suivi par les enseignants sur l’ensemble du territoire national. Pendant que certains ont effectivement déserté les salles de classe hier, pour manifester leur ras-le-bol, d’autres par contre, ont fait fi de cela. Une situation qui a varié selon les régions, les villes et même les établissements.
A Yaoundé par exemple, au lycée d’Elig-Essono, aucun enseignant n’a fait grève. Hier, toutes les salles de classe étaient bondées comme d’habitude et les professeurs dispensaient les cours convenablement. La même situation a été observée au lycée de Minkan de même qu’au lycée général Leclerc. C’est dans un lycée aux encablures de Yaoundé que des enseignants ont décidé de débrayer.
« Je suis sortie de l’école depuis 2018 mais je suis toujours sur le 2/3. Donc je réclame le complément de salaire à l’Etat, le rappel des 1/3, le non logement et le premier avancement parce que c’est après deux ans qu’on octroie le premier avancement. Mais si 2022 finit, ça va faire deux avancements à réclamer à l’Etat », a indiqué une enseignante sous anonymat.
Et d’ajouter « Nous allons toujours faire grève jusqu’à ce que l’Etat réponde à nos attentes. Il est inadmissible que quand il faut faire les événements de distraction comme la Can, que l’Etat débourse de l’argent mais quand il s’agit des enseignants, l’Etat ne bouge pas le petit doigt «.
Selon des informations concordantes relayées dans les réseaux sociaux, de nombreux enseignants ont également respecté le mot d’ordre de grève dans certains établissements des régions de l’Ouest, de l’Est, de l’Extrême-nord, du Nord et de l’Adamaoua. Preuve que ces derniers ont continué de revendiquer leurs droits malgré la tentative de désamorçage de la bombe initiée par le gouvernement le 20 février 2022 à travers le Secrétaire général du premier ministère, Séraphin Magloire Fouda. Comme quoi, les promesses faites par lui et d’autres membres du gouvernement notamment ceux en charge de l’éducation, n’ont pas convaincu. Ces seigneurs de la craie préfèrent de ce fait voir des actes concrets pour améliorer leurs conditions de travail et de vie plutôt que des sempiternels discours vaseux et pompeux.
Suppression des taxes
En rappel, c’est par une lettre adressée au président de la République la semaine dernière que ces enseignants ont annoncé leur intention de faire grève. Dans ladite lettre, ils précisent très exactement ce qu’il fallait faire pour éviter que l’école ne périsse.
Il s’agit particulièrement de procéder : au paiement des arriérés des 25000 compléments de salaire et 90000 avancement dans un bref délai (avec rappels y afférents) ; à l’automatisation des avancements des enseignants et la prise en solde rapide des Eci ; la suppression du système des 2/3 ; à la suppression des taxes sur le calcul de nos rappels d’intégration car nous n’avons demandé à personne de garder notre argent pendant 03 ans, 04 ans, 05 ans, 06 ans, 07 ans voire 08 ans pour certains de nos collègues.
Ils réclament aussi « le calcul de nos rappels de 1/3 sur la base de 68000 Fcfa et non sur la base de 58000 Fcfa ; la réautomatisation du non logement dans les salaires des promotions 2020 et 2022 et enfin ta mise en pratique du statut particulier de /’enseignant qui loge dans les tiroirs il y a de cela plusieurs années ». Une situation rocambolesque, à quelques mois des examens de fin d’année.
Le Messager