Une explosion tragique a secoué le marché de Nkwen à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, le jeudi 19 septembre 2024, causant la mort de Chung Juliet, une petite commerçante originaire de Mboh Oku.
Selon les premières informations, l’explosion a été provoquée par un engin explosif improvisé (IED) placé par des combattants séparatistes présumés de l’Ambazonie. L’attaque semblait viser spécifiquement les femmes commerçantes du marché.
L’engin explosif, actionné à distance, a causé des dégâts considérables, blessant six autres personnes qui ont été immédiatement évacuées vers l’hôpital régional de Bamenda pour des soins. Malheureusement, Chung Juliet n’a pas survécu à l’explosion, succombant à ses blessures sur place.
Le sous-préfet du département de la Mezam, Simon Emile Mooh, a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a appelé la population à collaborer avec les forces de sécurité pour identifier et arrêter les auteurs de cet acte criminel. Il a réaffirmé la détermination des autorités à rétablir la sécurité dans la région et à protéger les populations contre de telles violences.
Les autorités camerounaises doivent faire le nécessaire pour stopper les violences commises contre la population et mener des enquêtes approfondies sur les homicides, les actes de torture, les viols, les incendies d’habitations et les autres atrocités commises dans les régions anglophones, a déclaré Amnesty International le 4 juillet 2023 dans un nouveau rapport accablant exposant de façon détaillée les violations des droits humains et les autres crimes relevant du droit national commis de façon généralisée par diverses parties dans les régions anglophones du Cameroun.
Ce rapport, intitulé Avec ou contre nous. La population prise en étau entre l’armée, les séparatistes armés et les milices dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, expose les crimes commis, principalement depuis 2020, par des séparatistes armés, des milices et des membres des forces de défense et de sécurité dans la région du Nord-Ouest. Il souligne également que les personnes qui dénoncent les atrocités infligées à la population doivent de toute urgence être protégées.
« Nous demandons aux autorités camerounaises d’enquêter sur les allégations d’atteintes aux droits humains et d’autres crimes relevant du droit national commis dans le contexte de la violence armée dans les régions anglophones, et de poursuivre en justice et juger les responsables de ces actes, dans le cadre de procès équitables menés devant des tribunaux indépendants, impartiaux et compétents. Les victimes de ces crimes et violations ont droit à la justice et à réparation », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.
La crise anglophone résulte de la répression des manifestations largement pacifiques qui ont eu lieu en 2016 et 2017 et qui demandaient la fin de la marginalisation de la minorité anglophone. Elle s’est intensifiée au point d’atteindre le stade de violence armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la population se retrouvant alors prise en étau dans les affrontements entre les différentes parties. À présent, des personnes endurent de terribles souffrances et perdent la vie.