Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a répondu aux récents appels de certains évêques catholiques romains demandant au président Paul Biya, 91 ans, de démissionner après 42 ans de règne au Cameroun.
Dans une sortie officielle mardi 7 janvier, le ministre Sadi a déclaré que les déclarations de ces prélats catholiques n’influenceront pas le libre choix des Camerounais aux urnes.
« Le Gouvernement déplore profondément la véhémence de certaines déclarations axées uniquement sur les enjeux présidentiels et basées sur une interprétation trompeuse et inexacte des propos du président de la République », a déclaré René Emmanuel Sadi dans un communiqué de presse.
Il réagissait aux déclarations de certains évêques camerounais qui ont appelé le président Biya à ne pas se représenter. Le pays organisera des élections en octobre prochain et la candidature du président Paul Biya a fait l’objet de discussions.
Cela s’est produit après que le président a laissé entendre son désir de continuer à servir les Camerounais dans son discours de fin d’année.
Avant le discours, l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, a déclaré que la candidature de Biya n’était pas réaliste. De même, l’évêque de Ngoundere, Mgr Emmanuel Abbo et l’évêque de Yagoua, Mgr Yaouda Hourgo, ont appelé au changement lors de sorties séparées. Ils ont fustigé le long règne du président Biya et ont demandé au président de ne pas se représenter.
L’appel de René Sadi à la coexistence pacifique
Cependant, René Emmanuel Sadi a suggéré que les évêques devraient éviter de surveiller le gouvernement. Il a déclaré que, compte tenu de la laïcité de l’État camerounais, les deux institutions devraient coexister en harmonie et en paix.
Se référant au ministre de l’Église catholique, René Emmanuel Sadi a déclaré : « Il n’y a pas de conflit entre le gouvernement et les confessions religieuses. »
Il a ajouté : « En effet, le Gouvernement considère que les déclarations tranchées de certaines autorités religieuses sur la prochaine élection présidentielle, qui relèvent de la pure spéculation, relèvent de la seule responsabilité de ces autorités et ne peuvent en aucun cas remettre en cause les rapports entre l’Etat et les confessions religieuses, ni influencer le libre choix des Camerounais qui, le moment venu, se décideront en toute souveraineté et responsabilité. »
Sur la question de savoir si Paul Biya sera candidat à l’élection présidentielle, René Emmanuel Sadi a déclaré que c’est au Président de la République de décider. « Le Président Paul Biya a clairement indiqué auparavant qu’il révélera au moment opportun s’il se représentera ou non. » Toute polémique sur la candidature de Paul Biya, selon René Sadi, est « inutile ».
Il a exhorté ceux qui aspirent à la présidence à se préparer à participer aux prochaines élections. « Le Gouvernement travaille en étroite collaboration avec les structures compétentes pour que cette élection soit organisée dans une atmosphère sereine, transparente et apaisée », a-t-il conclu.