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Affaire Martinez Zogo : Paul Biya attendu sur le sort de Maxime Eko Eko et la nomination d’un juge d’instruction

L’enquête se poursuit. Les auditions continuent. Mais, Le ministre de la Défense, Beti Assomo, est dans l’embarras. Il ne souhaite pas se mouiller et joue au ponce pilatisme.

Dans l’affaire Martinez Zogo, il dit à qui veut l’entendre qu’il ne prend ses instructions que de Paul Biya. Dès lors, le dossier attend les instructions du chef de l’Etat. Notamment deux aspects : le cas du patron de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) et la nomination d’un juge d’instruction.

Beti Assomo a confié qu’il ne peut pas prendre la décision de relâcher ou d’envoyer en prison le patron de la DGRE, Maxime Eko Eko sans obtenir une instruction de Paul Biya. Car, au sein de la direction de la justice militaire, tout comme au sein de la commission mixte en charge de l’affaire Martinez Zogo, le cas Eko Eko divise. Justin DANWE ayant indiqué que son patron était au courant.

150 000 FCFA de frais de carburant

Il est en effet apparu dans un premier temps que le véhicule de l’enlèvement n’était pas un véhicule appartenant au DGRE, mais un véhicule acquis depuis l’époque de Bienvenue Obelabout et qui avait été racheté à ses propres frais par le lieutenant-colonel, Justin Danwe. Lui-même était déjà en disgrâce aux yeux de Maxime Eko Eko depuis novembre 2022 quand il avait été mis à l’écart de la direction des opérations de la DGRE.

Par la suite, le colonel Justin Danwe va indiquer que Maxime Eko Eko lui a remis 150 000 Fcfa pour payer le carburant des motos ayant servi dans la filature de Martinez Zogo. A la question de savoir s’il existe des traces, Danwe fait savoir que c’était en cash. Il n’existe donc pas de preuve matérielle de cette transaction.

Depuis la première fois qu’ils sont revenus du tribunal militaire pour complément d’enquête, Maxime Eko Eko n’a plus été auditionné. Il continue de nier toute implication dans l’assassinat de Martinez Zogo. Mais au sein de la direction de la justice militaire, des notes ont été adressées au ministre de la défense, faisant état du fait que les instructions à Danwe auraient pu être verbales et qu’il est difficile de penser que Maxime Eko Eko n’était pas au courant qu’une vingtaine de ses agents étaient impliqués dans une telle opération. Problème : il n’y a pas d’éléments matériels. Aucune preuve matérielle. Beti Assomo attend dès lors les instructions du chef de l’Etat.

Hors délais

Autre situation, la question du juge d’instruction. La suite du dossier est suspendue à la signature de décrets de Paul Biya.

En fait, la situation intrigante qui prévaut actuellement au Tribunal Militaire est qu’il n’existe pas un juge d’introduction militaire de même grade ou de grade supérieur à celui du lieutenant-colonel, Justin Danwe pour l’auditionner. Les seuls magistrats actuellement disponibles dans cette juridiction sont des magistrats civils que l’homme à la Punk et le SED redoutent, en raison de l’influence possible du Garde des Sceaux. Ce, malgré le fait que le Magistrat militaire ne jouit pas de la même liberté en termes d’investigations que le magistrat Civil.

Si Amadou Ali, dans le cadre du procès autour du commandement opérationnel, avait pris la décision de nommer un colonel plus ancien pour juger un autre colonel, Beti Assomo lui, refuse de prendre le moindre risque pour ne pas donner l’impression d’être mêlé à un quelconque complot.

Pour l’heure, Paul Biya n’a pas encore signé les propositions de décrets à lui soumis depuis la semaine dernière par le MINDEF. En attendant, l’enquête se poursuit, la commission mixte travaille, mais elle ne peut aller plus loin. Les suspects, eux, sont maintenus en détention hors délais prescrits par la loi.

Boris Bertolt

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