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Affaire Jean Francois Channon : les directeurs de publication se mobilisent pour faire front

Haman Mana, le président de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun presse (Fedipresse), et François Mboke le président du réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac) viennent au secours du directeur de publication du quotidien le messager, qui reçois des menaces de mort et des tentatives d’agressions à cause d’un article de presse.

Dans sa parution du mardi 12 juillet 2022, le quotidien le messager titre en petite une « le Dp du Messager menacé de mort ». À la page 3, dans un article signé par « la rédaction », l’on apprend que depuis le début du mois de Juillet, Jean François Channon, le Directeur de publication du journal le Messager reçois des menaces de morts. « C’est désormais une affaire de vie et de mort entre Mentir ainsi pour salir quelqu’un qui n’a rien fait ? On va voir ».

Ceci est l’un des nombreux messages téléphoniques que le directeur de publication du quotidien le messager Jean François Channon a reçu de la part de l’ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6 Robert Atangana. Des messages envoyés avec son téléphone personnel. Le même article précise qu’à Facebook, l’ex maire est également soupçonné par le Dp du messager, d’être celui qui se cache derrière le profil « Anaïs Ongomo », pour diffuser quotidiennement des injures et menaces contre lui.

Robert Atangana ne s’est pas arrêté aux simples menaces. Le 7 juillet dernier, toujours selon les éléments contenus dans ce reportage, deux individus ont tenté d’attaquer Jean François Channon qui regagnait son domicile à Yaoundé. Son chauffeur aurait manœuvré avec dextérité pour échapper à l’embuscade que ces derniers l’avaient tendue.

« Un guet-apens déjoué de justesse ». Jean François Channon affirme avoir porté plainte dans une unité de gendarmerie de Yaoundé, où tous les messages et autres preuves sont en exploitation, avant la convocation des différentes parties.

L’origine des ennuis du journaliste

Les menaces de mort contre le journaliste partent d’un article publié le lundi 22 novembre 2021 dans les colonnes du journal le Messager, et signé par Jean François Channon lui-même. L’article a pour titre : « Robert Atangana, un multirécidiviste au service d’une justice aux ordres ? ».

L’auteur annonce que l’ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, a longtemps été exilé au Canada après des tentatives de détournements de deniers publics. Il est activement recherché et est réputé maitre dans l’art de l’escroquerie et de l’imposture.

Avec beaucoup de précisions, parlant de Robert Atangana, Channon dans l’article mentionne : « son nom renvoie à des vocables pas très gais : duperie, extorsion, détournements, corruption, abus de confiance aggravé, trafic d’influence. Sur sa tête pèse des tonnes de plaintes, d’avis de recherche, de mandat international… Se serait un doux euphémisme de dire qu’il s’agit d’un bandit de grand chemin prêt à tout pour se faire plein les poches ».

Jean François Channon poursuit en citant les différents procès dans lesquels Robert Atangana est impliqué. Surtout celui de 2018, avec la vente d’un immeuble au quartier Nomayos à Yaoundé, à monsieur Nassar Bouhadir un homme d’affaire. Le vendeur qui n’est rien d’autre que Robert Atangana va revenir à la charge huit ans après la vente et le virement de l’argent dans son compte, attaquer en justice celui à qui l’immeuble avait été vendu, nier qu’il n’a jamais reçu l’argent de la vente de ce terrain, et qu’aucune transaction immobilière n’a jamais eu lieu entre les deux parties. Robert Atangana va lui-même porter plainte au tribunal de première instance de Yaoundé contre Nassar Bouhadir.

Le Dp du Messager avec beaucoup de détails, va démontrer que Robert Atangana est « endetté jusqu’au cou », avec des dettes de 7 milliards de fcfa au trésor public. Et que c’est pour cette raison qu’il a quitté le Canada pour revenir au Cameroun, essayer d’arracher ce terrain, pour lequel il avait déjà perçu de l’argent.

Verdict final qui donne raison à Channon

Le le avril 2022, les juges ont donné le verdict final dans le procès que Robert Atangana a engagé contre Nassar Bouhadir. Le tribunal a déclaré coupable Robert Atangana, l’a condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 5 ans avec mandat d’arrêt, et 50 millions de fcfa d’amende à payer. L’apothéose d’un long mélodrame juridique qui a duré une dizaine d’années.

C’est au lendemain de ce verdict que Robert Atangana a décidé de faire des menaces de mort au Dp du Messager. Le journal le Messager affirme l’avoir aperçu du coté de Garoua Boulai dans la région de l’Est, cherchant à sortir clandestinement du pays. « Il rumine donc sa vengeance et promet d’en finir avec le journaliste avant de partir », a écrit le messager dans son édition du mardi 12 juillet 2022.

Joint pour connaitre les raisons de son acharnement contre le journaliste, Robert Atangana affirme avoir écrit un droit de réponse au Messager, mais le journal ne l’a pas publié.

Par ailleurs, il accuse Jean François Channon d’avoir fait des articles en soutenant Nassar Bouhadir, et ces articles ont contribué à sa victoire au verdict final. Jean François Channon de son côté reconnais avoir reçu un droit de réponse de Robert Atangana, mais « un droit de réponse de 40 000 signes, trop long pour être publié, car cela peut remplir tout un journal ».

Il dit qu’il a uniquement fait son travail de journaliste. En rappelant qu’au départ, le terrain querellé avait été vendu par Robert Atangana et qu’il avait effectivement perçu de l’argent. Qu’il était malhonnête de sa part de trainer Nassar Bouhadir au tribunal. Heureusement le tribunal a restitué la vérité.

Les directeurs de publications soutiennent le Dp du Messager

D’un ton, très dur, Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour, et président de la fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse), critique l’attitude de Robert Atangana. « Robert Atangana c’est quoi ? Je ne demande même pas c’est qui ? Je demande que c’est quoi ? Je pose la question on est entre garçon.

Dans un pays comme le nôtre, si on doit avoir peur de quelqu’un c’est de Robert Atangana ? Nous avons demandé à Channon de faire une petite plainte dans une unité de gendarmerie pour le nuire. Et s’il continue les menaces, que Channon lui réponde aussi en face. Il ne doit pas avoir peur de lui. Robert Atangana menace des petites filles au quartier. C’est son niveau là-bas. C’est un mal élevé. Qu’il ne vienne pas s’en prendre aux directeurs de publications », affirme Haman Mana.

François Mboke, le président du Réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac) va dans le même sens. Il affirme avoir apporté tout son soutien au Dp du Messager, et reste à l’écoute de la suite des évènements. Flash Ndiomo, le Dp du journal le Zénith, George Alain Boyomo, Dp du quotidien Mutations, Christophe Bobiokono Dp du journal Kalara et bien d’autres n’approuvent pas les menaces qui sont faits contre leur confrère. Ils trouvent « qu’il existe des méthodes qu’on peut utiliser pour corriger des erreurs contenues dans un article, mais pas aller jusqu’à vouloir porter atteinte à la vie du journaliste ».

Des menaces qui violent la liberté d’expression du journaliste

Le Code pénal camerounais qualifie la menace de mort comme « tout acte d’intimidation consistant pour une personne à inspirer à autrui la crainte d’un mal projeté contre sa personne. Ce comportement est considéré comme un délit autonome ou comme une circonstance aggravante d’autres infractions. Les auteurs peuvent écoper des peines d’emprisonnements qui vont jusqu’à 3 ans ».

Pour de nombreux avocats, en agissant de la sorte, l’agresseur viol la liberté d’expression du journaliste. Car l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme, et l’article 19 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, au sujet de la liberté d’expression, rappelle que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

Hugo TATCHUAM

2 réflexions sur “Affaire Jean Francois Channon : les directeurs de publication se mobilisent pour faire front”

  1. Ce n’est pas un secret que Channon ment comme il respire. Et ce n’est qu’un exemple de son abus du journalisme. Il s’embarrasse lui-même. C’est vraiment triste

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