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Affaire Cana Bois : après sa condamnation, Cyrus Ngo’o porté disparu

Le tribunal de première instance de Douala Bonanjo vient de lancer la mise en exécution de la contrainte, par corps d’une durée de cinq ans qui pendait sur Cyrus Ngo’o, le directeur générai du port autonome de Douala. Ce dernier aux dernières nouvelles reste introuvable.

Au Port autonome de Douala où il officie depuis le 24 août 2016, c’est un silence de cimetière qui entoure la question du lieu où se trouve « l’évadé » du 19 mai 2022. Par peur de représailles sans doute, aucun employé de la maison ne veut aborder la question. Un fangeux « le boss est là » sans assurance certaine dissipe mal la gêne de ce cadre de la division de la communication. Lequel ajoute d’ailleurs : « Les gens racontent des choses qu’ils ne maîtrisent pas dans la presse. Le dg est là. Il travaille. En fait, on veut juste salir son image».

Pourtant, dans le parking « DG » du bâtiment de la direction générale, c’est le vide total. Les traces au sol renseignent suffisamment que la dernière occupation de cet endroit par un véhicule est un lointain souvenir… Deux journalistes déambulent en vain dans la cour depuis quelques jours « venus honorer un rendez vous » que le maitre des lieux Cyrus Ngo’o leur a donné. « Ce qui est sûr, c ’est qu’il va venir. Il m’a dit qu’il est dans la ville et qu ’on se retrouve ici », confie ce reporter d’une télévision de la place.

La chasse à l’homme ouverte le 19 mai 2022 dans la ville de Douala vient de connaître une évolution. Selon des indiscrétions puisées à bonne source, le parquet de Douala Bonanjo a dû remonter les bret- telles aux officiers de police judiciaire chargés d’exécuter le mandat d’incarcération contre le directeur général du port autonome de Douala. La justice tout comme l’opinion s’étonne encore des curiosités liées à cette évasion du prévenu dans les toilettes de l’aéroport international de la ville économique.

Selon une source proche du dossier, « c ’est un haut gradé de la police dont l’épouse travaille dans cet aéroport qui, au courant de l’information d’exécution du mandat d’incarcération, aurait décidé de se faire plein les poches auprès du condamné en ha vendant I’info et surtout en facilitant son évasion », apprend-t-on ici où les langues commencent à se délier.

Depuis lors, ce sont des opérations de ratissage de la cité économique qui se poursuivent au quotidien dans l’espoir de mettre enfin la main sur le fugitif. La cavale de cet homme des réseaux, faut-il le rappeler, est conséquente à la mise en exécution de la contrainte par corps d’une durée de cinq ans prononcée par Mfomkpa Abada Nforen, le président du tribunal de première instance de Douala Bonanjo dans une affaire opposant Cyrus Ngo’o à l’homme d’affaires libanais Nassar Bouhadir.

En effet, le directeur n’a pas payé les amendes financières et les dépens auxquels la justice l’avait condamné. La contrainte par corps pour défaut de paiement consommé à échéance de la somme de 161 726 900 francs, devient de fait obligatoire. Pire encore, le directeur général du port autonome de Douala s’est retrouvé au cœur de plusieurs affaires judiciaires.

Reconnu coupable d’abus de fonction, puis condamné à six mois de prison avec sursis dans cette affaire sus évoquée, Cyrus Ngo’o sera par la suite soupçonné d’un détournement de 53 milliards de Fcfa. Il passera un séjour de près de 14 heures devant les tins limiers du Tribunal criminel spécial (Tcs).

Mis en cause dans le cadre d’un marché passé en avril 2018 pour la sécurisation du port de Douala finalement attribué à Port- sec SA, une entreprise domiciliée au Panama mais appartenant à un Israélien, Cyrus Ngo’o avait alors fait débloquer dans les caisses du Pad le double de la somme arrêtée pour l’exécution de ce chantier ; soit près de 54 milliards de francs Cfa au lieu de 25 milliards.

Toujours dans le cadre de ce projet, l’ancien chargé de mission des services du Premier ministre selon la liquidation de l’ex Onpc, aurait alors tenté de faire main basse sur les actifs résiduels de l’ancien office géré par le cabinet Atou avant d’être stoppé net par ce dernier. Le désormais recherché homme fort du Pad se trouve en cavale à l’intérieur du pays. Sans doute pour une durée indéterminée.

L’Anecdote

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