La variole du singe continue de semer l’inquiétude en Afrique centrale, alors que l’épidémie connaît une poussée alarmante dans la région. Les experts en santé, ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), exhortent à intensifier les efforts pour contenir cette maladie qui pourrait devenir une urgence internationale.
En République Démocratique du Congo (RDC), la situation est particulièrement préoccupante. Au 3 août, l’Agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies du continent), a recensé 14 479 cas confirmés et suspects, ainsi que 455 décès, soit un taux de létalité d’environ 3 %. Toutefois, selon les chercheurs congolais, la mortalité de cette souche pourrait atteindre jusqu’à 10 % chez les enfants, un chiffre qui souligne la gravité de la situation.
Les autorités congolaises ont reconnu en juillet que le nombre de cas est en « augmentation exponentielle ». Les camps de déplacés autour de Goma, dans la région du Nord-Kivu, sont particulièrement touchés. « La densité de population dans ces camps rend la situation très critique. Les risques d’explosion sont réels, surtout avec les énormes mouvements de population » dans cette région frontalière, explique Louis Albert Massing, coordinateur médical de Médecins sans frontières (MSF) en RDC.
L’épidémie ne se limite pas à la RDC. Africa CDC rapporte également des cas dans d’autres pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Le Cameroun a enregistré 35 cas suspects et confirmés, dont deux décès. Au Congo-Brazzaville, 146 cas ont été signalés, avec un décès, tandis que la République centrafricaine en dénombre 227. D’autres pays, comme le Nigeria, le Liberia et le Ghana, sont également concernés, bien que dans une moindre mesure.
Face à cette situation préoccupante, les experts insistent sur la nécessité de renforcer les mesures de surveillance, de prévention et de réponse pour éviter une propagation incontrôlée de la variole du singe. Les autorités sanitaires locales et internationales sont appelées à agir rapidement pour enrayer cette menace croissante qui pèse sur l’Afrique centrale.