L’utilisation de préservatifs chez les jeunes Camerounais est en nette diminution, en dépit de leur importance dans la prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST) et des grossesses non désirées. Plusieurs jeunes affirment que les préservatifs réduisent le plaisir sexuel et causent de l’inconfort, ce qui les pousse à adopter d’autres méthodes contraceptives moins sûres.
Dans les rues de Yaoundé, de nombreux jeunes ont exprimé leurs réticences quant à l’usage des préservatifs. « J’ai déjà utilisé des préservatifs, mais ils sont inconfortables et parfois, ils me causent des blessures. Je préfère la méthode du retrait avec mon partenaire, et jusqu’à présent, cela a bien fonctionné », a confié une jeune femme sous anonymat. Cette opinion reflète une tendance croissante chez les jeunes à négliger les préservatifs, ignorant souvent les risques accrus de MST comme le VIH.
Une étude menée en 2022 a révélé une baisse significative de l’utilisation des préservatifs chez les jeunes au Cameroun, entraînant une augmentation des grossesses non désirées et des infections par le VIH/SIDA. Les préservatifs, conçus pour empêcher le contact direct pendant les rapports sexuels, sont pourtant essentiels dans la lutte contre la propagation de maladies comme la syphilis et la gonorrhée.
Cependant, beaucoup de jeunes manquent d’information ou ont des idées fausses sur leur utilisation. Près de 50 % des jeunes interrogés dans l’étude de 2022 avaient des perceptions erronées des préservatifs, 30 % étaient complètement ignorants de leur importance, et seulement 10 % comprenaient pleinement leur rôle dans la prévention des MST.
Une éducation sexuelle insuffisante dans les écoles semble être un facteur clé. Un enseignant à Yaoundé a révélé que peu de cours d’éducation sexuelle sont dispensés, laissant les jeunes vulnérables aux fausses croyances. « Je travaille dans deux écoles depuis l’an dernier, et aucune n’a organisé de cours sur l’éducation sexuelle », a-t-il expliqué.
Les ventes de préservatifs en pharmacie ont également chuté, et la majorité des acheteurs sont des adultes. Les femmes, en particulier, hésitent à en acheter, préférant souvent des méthodes contraceptives comme les pilules ou le retrait, au détriment de la protection contre les MST.
Le coût des préservatifs est également un obstacle pour certains jeunes, qui pensent que les produits de meilleure qualité sont trop chers. Dans les zones rurales, où l’accès à l’éducation et aux contraceptifs est encore plus limité, la situation est préoccupante, avec de nombreux cas de grossesses adolescentes et d’infections au VIH.
Face à cette situation alarmante, il est urgent de renforcer l’éducation sexuelle et de sensibiliser les jeunes Camerounais à l’importance de l’utilisation des préservatifs, non seulement pour prévenir les grossesses, mais surtout pour se protéger contre les maladies potentiellement mortelles.