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Traitement du paludisme : ces blocages qui perfusent le paiement des soins

Validée depuis plus d’une décennie, l’implémentation de la gratuité de la prise en charge des malades continue de se heurter a de nombreux obstacles.

Face à la presse le 21 juin dernier, Manaouda MaIachie a animé un point de presse à Yaoundé. Venus écouter le ministre de la Santé publique (Minsanté), les journalistes ont appris que près de 17 millions de moustiquaires imprégnées à longue urée d’action (Milda) seront distribuées aux populations au cours des prochaines semaines. Cette perspective, a précisé le Minsanté, «s’inscrit dans la volonté du gouvernement de la République de prendre toutes les dispositions pour réduire la prévalence et la mortalité dues au paludisme dans notre pays».

Ce que Manaouda Malachie se donne pour objet de démontrer tend à se dire comme une anecdote racontée en confidence aux hommes de médias. «La prise en charge du paludisme simple et grave pour les enfants de 0 à 5 ans instituée respectivement en 2011et en 2014, reste en vigueur. Il en va de mène pour l’administration gratuite du traitement préventif intermittent (TPI) contre le paludisme chez la femme enceinte à partir du quatrième mois, décidée depuis 2005», souffle le Minsanté. Et il y a plus: «des sanctions contre les formations hospitalières où la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes n’est pas gratuite».

Blocages

En sa qualité de représentant de 1 «ancienne» et de la «nouvelle» histoire de la lutte contre le paludisme au Cameroun, Manaouda Mala- chie a tenté, dans un communiqué signé le 13 juin 2022, de redonner vie à la gratuité du traitement antipaludéen, d’application difficile dans les centres de santé du pays. Sous cape, un cadre du Minsanté croit savoir ce qui bloque.

Premièrement: «le financement de la gratuité parj.es partenaires du gouvemékient serait arrivé avec, un retard imprévisible et considérable». Deuxièmement: «les stocks sont mal gérés, les besoins mal estimé, les ruptures de stock se reproduisent, les kits ne sont jamais complets».

Et troisièmement: «Les pratiques frauduleuses se sont greffees sur la médiocrité de la gestion et sur l’impunité ; de purs et simples détournements de produits mal stockés ont été signalé ainsi que des prescriptions pour des patients fictifs afin d’obtenir gratuitement des médicaments qui peuvent être revendus».

D’autres sources au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) décrivent la lourdeur de la machine. «Pour implémenter la gratuité du traitement du paludisme chez nous, on a oublié de se défaire du trop-plein bureaucratique», entend-on. Au vrai, il s’agit d’un circuit trop iong.

« Les factures provenant de toutes les formations sanitaires du pays doivent toutes être visées au niveau national par une cellule de gratuité, par le trésorier général, par la directrice de.}’organisation des soins, par le directeur général de la Santé publique, enfin par le ministre lui-mêine (ou, par délégation, par le secrétaire général du ministère) ; le tout revient alors à la cellule de gratuité pour entreprendre un nouveau circuit qui va impliquer les visas de la division comptabilité et fimnees et de la direction des ressources financières et matérielles, afin de donner lieu à un bon d’engagement qui sera signé par le directeur des ressources financières et du matériel et à nouveau par le ministre en sa qualité d’ordonnateur. Ce n’est pas tout, car les documents doivent alors entreprendre un autre circuit au sein du ministère des Finances. En attendant, la trésorerie des formations sanitaires aura été complètement asséchée, et elles auront été mises dans l’incapacité de fournir quelque prestation que ce soit! », décrit une voix au PNPL.

Intégration

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