Ces derniers rapatriés de la Turquie en fin de semaine dernière, attendent d’être fixés sur le sort qui leur est réservé.
«Nous ne pouvons encore rien vous dire pour instant. Vous savez que nous sommes en détention ici. Nous vous dirons tout quand nous serons libérés. Nous sommes arrivés en Turquie de manière légale, il n’y a pas d’aventurier parmi nous. Nous savons que nous allons être libérés. Nos frères arrivent II y a aussi un autre contingentai arrive. Nous ne pouvons rien vous dire pour l’instant».
Cette déclaration est de l’un des Camerounais rapatriés de la Turquie et gardé à vue à la Direction de la police judiciaire du Littoral depuis le jeudi 22 septembre 2022 dernier.
Arrivés au Cameroun dans des circonstances non encore décrites, ces derniers pour la plupart n’ont presque rien emporté. Ils exit été parachutés comme des colis indésirables. Et avec des motifs de rapatriement peu orthodoxes que plusieurs d’entre eux ne veulent pas rappeler. Du moins pas pour l’instant.
«Les motifs pour lesquels nous sommes ici ne sont pas les vrais motifs de notre rapatriement Je vous ai dit que nous déballerons tout, après notre libération. N’insistez pas», réitère celui qui se passe pour le porte-parole de ces Camerounais rapatriés.
À moitié nu et au milieu d’une douzaine de camerounais du même périple que M, cet homme la trentaine dépassée est désemparé. Même si autour de lui tes autres brûlent d’envie de s’exprimer, il réussit à les persuader que le silence, pour l’instant est l’option à prendre.
Non loin d’eux dans une autre cellule entrouverte des femmes, près d’une demi-douzaine environ, sont impatientes d’être relâchées.
Gardées à vue elles aussi, elles font partie de ce contingent de Camerounais rapatriés de Turquie. Silencieuses et pensives elles méditent sur leur sort. « Nous ne savons pas pourquoi nous sommes ici. Nous serons fixées sur notre sort ce lundi. Notre dossier est au parquet déjà», commente l’une d’entre elle.
Assises à même le sol pour la plupart, ces dernières sont désemparées. Sans repos depuis leur arrivée à l’aéroport international de Douala, elles n’ont pas eu le temps de se remettre de ce voyage inopiné au bercail qui les a plutôt conduits dans les couloirs de la justice camerounaise. D’où leur inquiétude.
Plus d’une vingtaine
Selon des informations, ils sont plus d’une vingtaine de Camerounais rapatriés de la Turquie la fin de la semaine dernière. Arrivés à l’aéroport international de Douala ces derniers qui n’ont pas eu le temps de faire leurs bagages sont surpris de se retrouver plutôt dans les filets de la police.
«Nous ne sommes pas des aventuriers Nous sommes partis du Cameroun pour la Turquie dans des conditions régulières. Nous avons eu notre visa en partant Nous ne sommes pas des clandestins. Il y a une situation en Turquie qu’il faut dénoncer. Attendez qu’on nous libère. On vous dira tout», explique Purs d’entre eux.
Retenus d’abord à l’aéroport international de Douala par la police, ces Camerounais rapatriés comme des malpropres de la Turquie ont été déférés à 1a Direction régionale de la police judiciaire du Littoral. Ils seront présentés devant le parquet de Bonanjo ce lundi 26 septembre 2022.
D’après des indiscrétions, il y a en fond de toile dans ce dossier, un problème de régularisation des documents de résidence en Turquie. Des voies dénoncent l’arrêt ou la lenteur savamment orchestrés dans la production de ces documents par le gouvernement Turque. Une chose qui pénalise les résidents et ces Camerounais qui viennent d’être rapatriés.
Des témoignages confirment les mauvais traitements infligés aux Camerounais en Turquie. Plusieurs autres avant ceux-ci, avaient déjà été rapatriés au pays. Ces sources dénoncent au passage le silence complice de l’ambassadeur du Cameroun en Turquie.
La Nouvelle Expression
