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Télévision numérique terrestre : 110 milliards investis détournés

Alors que plus personne, au sein du gouvernement n’évoque le projet de basculement et d’abandon de l’analogique ayant coûté dès fortunes au contribuable, un cabinet met le doigt sur les incohérences de l’Etat dans le projet.

Le Cameroun s’est lancé dans le projet de passage à la télévision numérique terrestre (TNT) sans le moindre calendrier de mise en oeuvre, et depuis 13 ans n’arrive pas à avancer dans cette implémentation malgré les milliards de francs investis pour des besoins de la cause. Telle est l’idée maîtresse du dernier rapport sur la question du Cabinet international spécialisé GSM Association.

La conséquence immédiate, constate- t-il, est que le pays n’arrive pas à se débarrasser du vieux système analogique. Yaoundé avait pourtant pris des garanties sur le plan financier reconnaît GSM Association, il avait pour les besoins de la cause mobilisé des ressources issues du financement public, mais également sur des sources extérieures avec l’entreprise privée StarTimes et l’établissement public EximBank of China.

Ce partenariat remonte à 2015 lorsque l’Etat du Cameroun choisit le premier cité en vue de l’organisation d’une campagne de levée de fonds en vue du financement, à hauteur de 110 milliards de francs, dont une partie attendue de l’établissement bancaire de l’empire du Milieu, pour le projet de réhabilitation de l’Office de radiotélévision public (Crtv).

Si le rapport rappelle que le basculement vers la TNT constitue un processus complexe présentant des défis techniques, opérationnels et financiers, ses auteurs estiment que ladite transition est rendue encore plus complexe, au Cameroun du fait de la multiplicité des intervenants, qui vont des diffuseurs, aux opérateurs mobiles, toute chose exigeant une forte dynamique et une coordination réactive.

En fin juin 2019, rappelle-t-on, le dossier de l’arrimage raté du Cameroun à la TNT, sur fond de détournements massifs de deniers publics, faisait l’objet d’enquêtes laborieuses au Tribunal criminel spécial (TCS) mettant aux prises plusieurs dignitaires du pays.

Les noms régulièrement cités étaient alors ceux de l’ex-ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary, aujourd’hui à l’Emploi et à la Formation professionnelle (Minefop), l’ancien secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze désormais ministre des Finances (Minfi), François Wakata Bolvine, ci-devant conseiller du Premier ministre, jadis coordonnateur de l’unité technique opérationnelle du Cameroon Digital Television (Cam-Dtv) et qui, depuis le 4 janvier 2019 est ministre délégué à la présidence en charge des Relations avec les Assemblées.

300 décodeurs pour VIP

Le corps spécialisé des officiers de police judiciaire (OPJ) du Tribunal, sur la base d’une dénonciation d’un ancien ingénieur hors- échelle des travaux des télécommunications, Godfroid Ondoa Ella, cherchait alors à comprendra le niveau de responsabilités de ces personnalités, et de bien d’autres encore dans l’attribution du marché au chinois StarTime au détriment de son compatriote Huawei.

Il convient de souligner que l’offre financière du premier cité, de l’ordre de 224 milliards de francs, était de 179 milliards FCfa supérieure à celle de son concurrent. À en croire le dénonciateur l’État camerounais avait finalement déboursé une somme de 110 milliards de francs dans l’affaire pour la construction et la réhabilitation de centres de diffusion.

Dans les premiers rôles, Issa Tchiroma Bakary et Louis Paul Motaze (alors président du Cam-Dtv) avaient, à distance engagé une bataille pour le contrôle du basculement numérique appelé à entrer en vigueur dès le 17 juin 2015 à minuiL Dans l’espace, StarTime avait, à titre de tests, livré quelque 300 décodeurs au Cameroun que se sont partagés quelques privilégiés aloYs que lesdits accessoires, que le gouvernement annonçait à un prix subventionné, devaient être rapidement mis à la disposition du grand public.

A l’époque, quelques opérateurs privés de Douala et Yaoundé se mirent à commercialiser les décodeurs «TNT DVB T2» au prix de 10.000 francs, le changement d’antenne devant coûter la même somme aux ménages, l’option recommandée étant néanmoins l’achat d’un téléviseur équipé d’un tuner TNT.

Selon un haut cadre du Mincom, s’exprimant à l’époque sous le sceau de l’anonymat, le basculement vers le numérique, même s’il n’est pas perceptible par le commun des consommateurs, a bien eu lieu au Cameroun en 2015 à partir de deux centres de diffusion de la télévision publique (Crtv) situés dans la capitale, Yaoundé- Mbankolo et (a métropole économique, Douala-Logbessou.

Et de préciser que tout le projet, sous financement chinois, a coûté 110 milliards de francs dont 38 milliards réservés à diffusion TV et radio et ce alors que les sixtes du projet, concernant surtout la mise en place du financement par EximBank of China, étaient en cours de négociation.

Aurores Plus

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