Au cours des dernières 72 heures, une vague d’informations a circulé dans les médias camerounais et internationaux, affirmant que Paul Biya, le président sortant du Cameroun, aurait confirmé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2025.
Ces rumeurs ont pris de l’ampleur alors que le chef de l’État, âgé de 91 ans, venait de rentrer au pays après un séjour d’un mois en Europe, alimentant ainsi les spéculations sur d’éventuelles consultations avec le palais de l’Élysée.
C’est le journaliste international Kennedy Wandera, fondateur de l’Association de la presse étrangère, qui a relancé la polémique en publiant sur X, le jeudi 22 août, un article citant The East African comme source principale. Wandera y déclarait : « Le Cameroun doit organiser sa prochaine élection présidentielle en 2025. Le président de longue date Paul Biya aura 93 ans. Il a confirmé qu’il se présenterait. »
Cependant, ces affirmations restent infondées. En effet, Paul Biya n’a fait aucune déclaration publique confirmant sa candidature, et le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, n’a pas encore annoncé officiellement le nom de son candidat pour la prochaine élection. Malgré les appels de certains fidèles du parti pour une nouvelle candidature de Biya, aucune annonce officielle n’a été faite à ce jour.
Depuis son accession au pouvoir en 1982, Paul Biya n’a jamais annoncé sa candidature bien à l’avance, préférant attendre environ deux mois avant l’élection pour le faire. En 2018, il avait ainsi déclaré sa candidature en juillet, à peine deux mois avant le scrutin présidentiel. Ces annonces étaient précédées par des « motions de soutien » de ses partisans, une stratégie souvent utilisée pour préparer le terrain à son entrée en lice.
Malgré tout, à 91 ans, Paul Biya fait face à une opposition grandissante, même au sein de son propre parti. Certains membres du RDPC, comme Léon Théiller Onana, conseiller municipal à Monatele, ont exprimé publiquement leur désir de voir le président démissionner en raison de son âge avancé et de la durée de son mandat. Ce dernier, dans une lettre récente, a même déclaré son intention de défier Biya avant le début de la prochaine campagne électorale.
Les inquiétudes quant à la capacité de Paul Biya à gouverner le pays se font également de plus en plus entendre. Ses détracteurs dénoncent un vide de leadership, affirmant que le Cameroun semble actuellement abandonné, en raison de l’incapacité perçue du président à diriger.
Alors que les spéculations continuent de circuler, une seule chose est certaine : le mystère autour de la candidature de Paul Biya pour 2025 reste entier, et le suspense est à son comble dans le paysage politique camerounais.