C’est exactement à 1h 20 minutes que la jeune Biloa Atangana Christelle plus connue sous le pseudonyme de Cynthia Fiangan est arrivée à la Prison Centrale de Kondengui. Elle a aussitôt été conduite au quartier 5 (féminin) après quelques brèves formalités d’identification où elle y a passé sa première nuit de prison.
Selon les information relayées par le lanceurs d’alertes David Eboutou, le procureur a finalement décidé de placer en détention provisoire la pauvre fille après avoir jugé de la gravité des faits.
Trois chefs d’accusation sont pour le moment portés contre elle. Il s’agit de l’outrage public à la pudeur, l’outrage public aux moeurs et de publications obscènes réprimés par les articles 263,264 et 265 du Nouveau Code de Procédure Pénale.
Cynthia Fiangan est poursuivie par le Ministère public à partir de ses vidéos la montrant en plein ébats sexuels publiées par elle-même, des captures d’écran de ses publications à caractère érotique sur facebook et ses nudes qui ont été mis à la disposition du Procureur de la République.
Ce Mercredi matin à 10 heures, elle sera dans le bureau du juge d’instruction qui a désormais la charge du dossier pour connaître du fond de cette affaire.
Elle devra alors se prononcer sur ses réelles motivations, faire des révélations sur d’éventuelles complicités et tous les autres dessous dont elle seule saura donner plus d’amples détails.
Rappelons qu’une enquête est déjà d’ores et déjà ouverte pour retrouver l’une de ses proches dont il est établi qu’elle utilise les comptes de Cynthia Fiangan pour procéder à des arnaques en se faisant passer pour cette dernière.
L’opinion publique camerounaise est partagée sur le sort réservé à la jeune fille de 23 ans, titulaire d’un baccalauréat en Industrie d’habillement.
Pour le politologue Siméon Roland Ékodo Mveng, les actes posés par la jeune Cynthia Fiangan sont clairement qualifiés en droit comme une atteinte à la pudeur et à la morale publique. « La déférer à la prison pour le juge c’est non seulement sanctionner une entorse à la loi, c’est également envoyer un signal fort à tous ceux et à toutes celles qui veulent bâtir leur notoriété et leur fortune sur la violation des mœurs« , explique-t-il.
Cependant, la prison n’est pas l’unique option. « Ce que je propose pour couper la poire en deux, c’est qu’on la place dans un Centre d’accueil des filles comme au Foyer de l’espérance en charge de ces cas sociaux où elle comparaîtra souvent libre, au lieu de l’envoyer en prison en courant le risque de la perdre définitivement dans un milieu carcéral de recyclage du vice et de la grande criminalité« , explique le politologue.
Un avis qui rejoint celui du journaliste Jean Bruno Tagne. Ce dernier dénonce l’acharnement judiciaire contre la jeune fille qui a plus besoin d’accompagnement, dit-il.
« Un pays où il est toujours plus facile de s’acharner sur les plus vulnérables. Cette fille a plus besoin d’accompagnement que de cette brutalité qui cache mal les lacunes de notre société. Oui elle a mal fait. Oui elle doit être blâmée. Mais jetée en prison, me semble excessif. Ce sont ces mêmes gens qui ont érigé des péripatéticiennes (dont la pauvre s’inspire) en modèles dans cette société. Ce sont elles qui ont même vendu notre CAN SUCRÉE. A vomir« , a indiqué le journaliste dans une publication sur Facebook.
- Salomon Beas à la jeunesse : « ne mourons plus pour le pouvoir, prenons-le par les urnes » - 11 juillet 2025
- Présidentielle 2025 : les candidats ont jusqu’au 22 juillet 2025 à minuit pour déposer leurs dossiers à Élecam - 11 juillet 2025
- Présidentielle 2025 : 6 partis d’opposition s’unissent pour un candidat unique - 11 juillet 2025