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SDF : Joshua Osih relance les hostilités en s’opposant à la marche de Jean Michel Nintcheu

Joshua Osih a conclu le long message qu’il adresse aux Camerounais pour le Nouvel An en lançant un plaidoyer pour la libération « des nombreux prisonniers d’opinion» avant le début de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui débute dimanche prochain.

Par contre, le premier vice-président du Social Democratic Front (SDF) ne souhaite pas que ce plaidoyer vienne perturber l’organisation de cette compétition continentale.

« Notre hospitalité légendaire ne doit pas être entachée par des manifestations partisanes et nous demandons à ceux qui pensent que cet évènement soit une opportunité pour la désobéissance civile de s’abstenir de telles actions jusqu’à la fin de cette fête. Ce n’est pas la Coupe d’Afrique des nations de M. Biya, c’est notre Coupe d’Afrique qui est en jeu», écrit Joshua Osih.

La sortie de ce dernier a tout d’une pique à peine voilée contre Jean Michel Nintcheu, son camarade de parti. Ce dernier est à l’initiative d’une marche annoncée, le 8 janvier, veille du match d’ouverture de la CAN, pour demander, entre autres, la libération des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), récemment condamnés par le tribunal militaire.

Pour le moment, Jean Michel Nintcheu n’a pas répliqué à cette attaque sibylline qui marque le début d’un nouvel épisode dans la bataille politique que se livrent les deux hommes.

Opposition de deux courants

Au mois de juin 2021, cette bataille s’est invitée à l’ordre du jour d’une réunion du Comité exécutif national (NEC, en anglais). Selon des sources, concordantes, les débats avaient été houleux. Mais ces débats laissaient surtout voir une fracture du parti dirigé par John Fru Ndi depuis sa légalisation en 1990.

Pendant cette réunion, d’une part, il était reproché à Nintcheu une supposée proximité avec le MRC du fait de son soutien public régulièrement apporté aux initiatives du parti de Maurice Kamto. Et d’autre part, on prêtait à Osih des liens étroits avec le pouvoir de Yaoundé.

Des soupçons notamment alimentés par le soutien de Joshua Osih à une initiative des députés du parti au pouvoir (RDPC) contre les élus américains qui se sont prononcés en faveur d’une implication plus forte de leur gouvernement dans la résolution de la crise anglophone au Cameroun.

« C’est une taille des héritiers et surtout des deux courants qui traversent le parti. Un courant relativement proche du pouvoir et un autre qui semble faire des yeux doux à une opposition radicale», décrypte le journaliste politique Georges Alain Boyomo, qui occupe le poste de directeur de publication du quotidien Mutations.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à tenter cette analyse. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Célestin Djamen, un ancien cadre du SDF, en parlant de la marche annoncée par Jean Michel Nintcheu, n’hésite pas à dire que c’est la section MRC du SDF qui va battre le pavé le 8 janvier prochain.

Il ajoute que cette marche est celle de la destruction du SDF. Ce parti, membre de l’Internationale socialiste, a été le leader de l’opposition camerounaise jusqu’à sa cuisante défaite à l’élection présidentielle de 2018.

Fru Ndi interpellé

Pour Georges Alain Boyomo, tout n’est pas encore perdu pour le parti de la balance. « Maintenant, il faudra que le chairman ait la haute main sur ses troupes pour recentrer le parti sur sa ligne originelle tout en faisant preuve de réalisme parce que le contexte de 1990 n’est pas le contexte de 2022. Et surtout, le SDF ne pèse plus du même poids», fait-il savoir.

Dans les rangs du parti, cette guerre de chapelles embarrasse au plus haut point.

« C’est le SDF de Ntarikon qui veut perpétuer l’héritage du chairman avec Joshua Osih contre le SDF de Douala qui donne au parti une dimension plus politique et lui permet d’exister sur la scène. Parce que si on enlève ce que fait Jean Michel Nintcheu, il ne reste au parti que ses quelques élus au Parlement. Entre les deux fractions, John Fru Ndi peine à choisir», explique Léonel Loumou, coordonnateur du cabinet Orin Consulting et conseiller politique de l’ancien bâtonnier

La Nouvelle Expression

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