Les dernières informations glanées autour des responsables en charge du suivi des procédures liées à la réalisation de ce projet routier affichent un faisceau d’indices concordants et suffisants permettant de conclure que le lancement imminent desdits travaux, tel qu’annoncé par les officiels, est hypothétique.
À la suite d’une énième réunion tenue la semaine dernière entre les porteurs du projet au MINEPAT et des responsables de haut niveau du MINTP, parmi lesquels le DIR, directeur des Investissements routiers, il apparaît encore très nettement des zones d’ombre et autres points de divergences entre les parties impliquées dans la conduite des opérations.
Le principal bailleur de fonds anglais, la STANDARD CHARTERED BANK, pour l’instant refuse de valider la signature de la convention de financement qui devait être faite depuis le mois d’avril 2025, pour cause de non-validation préalable des EIES, études d’impact environnemental et social, mais il y a un autre problème, survenu entre-temps.
Réévaluation du coût total du projet
Selon des sources bien informées, le MINEPAT et l’entreprise ICM ont observé sur la base de données pertinentes que les études de financement prises en compte au départ ne conviennent plus aux nouvelles exigences.
La construction de la route Ebolowa Akom 2 Kribi devrait nécessiter une augmentation en termes de financement de l’ordre de soixante pour cent.
En clair, sur les 130 milliards préalablement prévus, il faudra à présent un ajout de 80 autres milliards à peu près.
Une nouvelle exigence que le ministère de l’Économie souhaite voir insérée dans le projet de la convention de financement. Toute chose à laquelle s’oppose le MINTP, qui voudrait qu’on s’en tienne d’abord à l’ancien coût.
Or, la banque voudrait bien tenir compte de ce changement et sollicite expressément que le OWNER PROJECT, à savoir le MINTP, écrive officiellement une lettre au bailleur de fonds dans laquelle il mentionne que le financement du projet devrait bénéficier d’une rallonge.
À la fin de la réunion de la semaine dernière, les représentants du ministère des Travaux publics n’avaient pas consenti à formuler cette demande. Ainsi, non seulement la date de signature de la convention de financement n’est pas définitive, mais aussi il faut craindre la forclusion au niveau des délais impartis pour contracter un accord de prêt, suivant les prescriptions des institutions financières internationales.
Le Cameroun, pour l’année 2025, ne dispose plus que d’une marge infime, pour pouvoir conclure cet accord et selon certaines informations, au MINEPAT, d’autres porteurs de projets nécessitant des financements étrangers seraient prêts à être sélectionnés au détriment de la malheureuse Ebolowa Akom2 Kribi.
NOTRE COMMENTAIRE : Ebolowa Akom2 Kribi est une vieille promesse du chef de l’État Paul Biya aux populations du Sud d’abord, mais davantage surtout pour désenclaver complètement le bassin qui relie le corridor vers l’Afrique centrale.
La construction de cette route est un impératif aujourd’hui pour pouvoir fluidifier l’échange des marchandises en direction des pays voisins, tout en rendant la circulation aisée entre les différentes localités de la région.
Les nombreux goulots d’étranglement qui empêchent, tel une malédiction, le lancement de ces travaux, depuis des lustres, sont le reflet d’une absence totale de volonté politique et d’une incompétence notoire émanant des services centraux du gouvernement camerounais qui sont en charge de la question.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, avait alors, en son temps, mis sur pied un comité interministériel en vue du suivi des activités relevant de ce dossier.
Cela fait deux ans que ce comité ne s’est plus jamais réuni.
En conséquence, nous, peuple du Sud, accusons le ministre des Travaux publics de laxisme sur ce projet et prenons l’ensemble du peuple camerounais à témoin des risques que font planer ces représentants de l’État, militants du RDPC pour la plupart, sur le déroulement du processus électoral en cours de préparation.
Sam Severin ANGO
Journaliste et
Porte-parole des riverains impactés par la construction du projet routier Ebolowa – Akom 2 – Kribi
- Calixthe Beyala critique la « désacralisation » de l’école camerounaise après la soutenance d’Indira Baboké - 20 juin 2025
- Sonara : des banques internationales en visite pour la relance de la raffinerie - 19 juin 2025
- Nkoteng : une mère de famille sauvagement assassinée devant son domicile - 19 juin 2025