fbpx

Cameroun Actuel

Rivalité : Cavaye, Kamsouloum, Salmana et la guerre larvée

Le président de l’Assemblée nationale est en guerre contre des députés du septentrion, pour le contrôle du pouvoir En douce, son directeur de cabinet joue sa carte personnelle.

Dans un communiqué de presse rendu public ce 4 octobre 2022, le Directeur du cabinet (Dircab) du Président de l’Assemblée nationale (Pan) Boukar Abdourahim, décline la responsabilité de son patron sur une série de lettres et autres documents signés de son patron Cavaye Yeguie Djibril.

Des lettres s’attaquant à des personnalités de la République, et particulièrement des hommes politiques du septentrion. Pour Boukar Abdourahim, il s’agit «des individus sans foi ni loi » qui se lancent dans cet exercice pour ternir l’image du Très honorable président de l’Assemblée nationale, son entourage et ses collaborateurs dans le but inavoué de déstabiliser ladite personnalité».

Indiquant au passage que «ces mises en scène ont franchi un nouveau palier, depuis la publication d’une correspondance mettant en cause un personnage soupçonné de pratiques mafieuses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun». Ainsi, si le Dircab de Cavaye Yeguie Djibril nie l’authenticité dés documents qui pullulent sur les réseaux sociaux ces derniers temps, il en reconnaît un.

Ferdinand Ngoh Ngoh

Des observateurs avertis voient en filigrane celle concernant Salmana Amadou Ali. Le 7 septembre dernier, le Pan écrivait à Simplice Sarandji, son homologue de la République centrafricaine, au sujet du député Salmana, en ces termes : «…le dépuré camerounais déposition Salmana Amadou Ali ne bénéficie d’aucun mandat de notre institution lui permettant de mener des activités politiques et commerciales en république centrafricaine».

Et donc que ce dernier «agit pour son propre compte et ne saurait se prévaloir d’un quelconque soutien de notre part». Cavaye Djibril indiquait que le député du Front de salut national du Cameroun (Fsnc) d’Issa Tchiroma Bakary, est un homme à «la moralité douteuse et vient des rangs de l’opposition».

Pourtant, l’on savait que l’élu du Diamaré-Centre est un de ses préférés qu’il a adopté depuis son arrivée à l’hémicycle en 2020. La mise en garde de Cavaye n’empêcha pas que l’honorable Salmana soit décoré en Centrafrique. Un revers que le Pan considère comme une défiance, une trahison du fils adoptif qui semble redouter aujourd’hui.

Surtout que, selon certaines sources, l’honorable Salmana dont les relations avec le tout puissant Dircab/Pan sont des plus inamicales, aurait mis en statut sur son compte whatsapp, une photo prise en compagnie de Ferdinand Ngoh Ngoh, le Secrétaire générai de la présidence de la République (Sgpr) dont l’influence sur le fonctionnement des affaires de la République, n’est plus à démontrer.

Un détail qui n’aurait pas plu au Pan qui est de plus en plus hanté par la peur d’être remplacé à la tête de la 3ème institution de la République. En sourdine, le Dircab du Pan qui lui- même est jaloux de son «pouvoir» sur un patron de plus en plus amoindri par une santé précaire et le poids de l’âge (82 ans), profite pour jouer sa carte personnelle.

Boukar Abdourahim tient en respect tous ceux qui peuvent phagocyter sa parcelle d’un pouvoir de plus en plus incontrôlé. Salmana est certainement loin d’être un challenger pour Cavaye. Mais l’homme que des sources disent avoir été, soutenus dans sa campagne pour les législatives à Maroua, pour contrer des adversaires internes du Pan au Rdpc dans l’Extrême-nord, et ainsi, réduire leur capacité de nuisance, «opposant» de son état, est susceptible de se libérer du contrôle du Pan, et servir d’autres causes dont celle du Sgpr qui peut dans le cadre des luttes au sommet de l’Etat, décider du sort des autres.

Leadership

En revanche, Kamssouloum Abba Kabir a un profil plus proche de celui d’un détenteur du pouvoir de la trame du Pan. Et le démenti du Dircab/Pan arrive quelques jours après une autre lettre de «dénonciation» contre le député du Logone et Chari.

Dans cette lettre qui fait partie des documents non reconnus par le Pan, le signataire écrit que «Kamssouloum se livre à des activités de trafic d’armes de guerre le long des frontières Cameroun-Tchad». Ajoutant que «ce membre du bureau de notre auguste chambre, élu du parti au pouvoir appartenant sociologiquement à l’ethnie Arabe Choa qui se trouve tant au Tchad qu’au Cameroun, profite de la complicité de l’ethnie à laquelle il fait partie, pour se livrer à des activités criminelles qui menacent notre frontière commune ».

Une lettre supposée être transmise au président du Conseil militaire de transition du Tchad. Et même si Cavaye Yeguie Djibril ne se reconnaît pas dans ce courrier, une source dans l’entourage de l’honorable Kamssouloum confie que « le Tchad a pris très au sérieux cette information et attend des détails de Yaoundé».

Entre temps, la chaîne de renseignement s’attèle à faire ignorer ces accusations qui «si elles sont fondées, voudraient signifier qu’ils ont échoué à leur mission», analyse une source crédible. Dans l’entourage de celui qui est de fait le porte-parole des Arabe-Chôas, militant pour la coexistence pacifique entre Kotokos et Arabes-Choas, promoteur du Marathon international Ndjamena-Kousseri (Mink), on range cela dans le cadre de la «guerre» de leadership entre Cavaye et Kamssouloum.

«Le Pan ne supporte aucune adversité, ni aucune élévation qui puisse l’empêcher de se sentir comme le seul coq tant dans le septentrion qu’à l’Assemblée». A en croire une source à l’Assemblée nationale, «Kamssouloum paie pour sa posture de questeur».

Expliquant que «les députés et particulièrement les membres du bureau, sont mal à l’aise avec la montée en puissance du directeur du Cabinet du président qui, il faut l’avouer, est le signataire de plusieurs documents attribués au Pan, et dont ils sont obligés d’être solidaires, ils essaient donc de juguler ce pouvoir parallèle et informel. Mais le Dircab contre-attaque, et avec du succès puisqu’il a la confiance du Pan. Du coup,, c’est compliqué, et le président voit en Kamssouloum, questeur et donc un contrôleur, qui est de l’Extrême-noKj comme lui, un prétendant à son remplacement».

En considérant le respect de l’équilibre régional tacitement érigé en règle dans la gestion des plus hautes institutions de la république par le prince d’Etoudi, l’Assemblée nationale devrait demeurer l’affaire du Septentrion, et

La Nouvelle Expression

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi