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Richard Makon : « un enseignant qui ne croit pas en ce qu’il enseigne est un voyou en toge »

L’enseignant Richard Makon interpelle la communauté académique sur un phénomène qu’il qualifie de « voyous du campus ». En disséquant le terme « voyou », il révèle les comportements et attitudes qui, selon lui, ternissent la noblesse de la vocation universitaire.

« Il existe au moins deux acceptions au terme voyou. Celui-ci désigne premièrement « un Homme du peuple ayant des activités délictueuses », et deuxièmement « un mauvais sujet, aux moyens d’existence peu recommandables ». Mais quelle que soit l’acceptation retenue, le mot « voyou » a des synonymes bien connus que je laisse à chacun le loisir de trouver ! Passons !

Le plus important est de relever que la cohérence entre ce que nous pensons, ce que nous disons, ce que nous faisons et ce que nous enseignons est le fondement même de la légitimité de notre magistère académique et scientifique.

Un enseignant qui ne croit pas en ce qu’il enseigne, qui n’incarne pas en termes de valeurs ce qu’il dit, et qui ne transpire pas en termes de praxis et d’éthique de l’action ce qu’il pense est un vo.you en toge.

C’est un bandit dans l’agora. Au meilleur des cas, c’est un roublard qui s’est experimenté dans l’instrumentation du savoir à des fins alimentaires, mercantiles ou pouvoiristes.

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Si le phénomène de ce qu’un collègue canadien appelle « LES VOYOUS DU CAMPUS » n’est pas en soi nouveau, il faut néanmoins l’indexer pour éviter des fâcheuses confusions, malheureusement de plus en plus fréquentes.

Ce ne sont pas toutes les personnes qui se proclament universitaires qui le sont. Le nombre de livres et d’articles publiés, la kyrielle de conférences données et la floraison de cours dispensés n’y changent rien ! Les voyous peuvent être des grands travailleurs !

En réalité il n’est pas demandé à un enseignant d’être un saint homme. Comment le pourrait-il d’ailleurs ?

Mais il lui est exigé d’être honnête, au risque de polluer l’esprit et l’âme de ceux qui reçoivent ses enseignements, et qui deviennent de ce fait le réceptacle de son poison !

Cette exigence d’honnêteté est un minimum syndical requis pour être légitimement admis dans la corporation des universitaires.

Si l’outil est le prolongement du bras comme nous l’enseigne Bergson, la bouche est le prolongement de la pensée et nos actes, la manifestation de notre esprit !

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Que serait donc un enseignant sans un supplément d’âme ? Tout au plus un commerçant qui facture les heures de son office aux commanditaires de ses prestations, et jamais, au grand jamais, un universitaire au sein où s’entend ce terme !»

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