Paris est en colère et ne décolère pas contre Yaoundé. Les fonctionnaires du Quai d’Orsay accusent le gouvernement de Yaoundé d’instrumentaliser l’opinion publique autour des 40 milliards Fcfa destinés à la reconstruction du Nord-ouest et du Sud-ouest promis par Emmanuel Macron. Ce afin de faire monter les enchères quelques jours avant l’arrivée du président français à Yaoundé.
En effet, le gouvernement Camerounais maintient que les 40 milliards Fcfa promis en 2019 par le ministre français des affaires étrangères, Jean Yves Le Dorian ne sont pas entrés dans les caisses de l’Etat. « Faux » rétorque un diplomate français du Quai D’Orsay. Qui précise d’ailleurs qu’il « n’a jamais été question que cet argent soit versé dans les caisses du gouvernement camerounais ».
Sur cet aspect Paris indique que compte tenu des recriminations de la société civile sur l’usage des fonds destinés à l’aide qui sont parfois détournés, il a été convenu que désormais l’aide s’opérera par financement direct. D’ailleurs ce fut l’un des aspects des discussions du dernier sommet France-Afrique à Montpellier.
Mais il y a encore plus grave. L’on apprend que « des discussions avaient débuté avec des fonctionnaires camerounais sur des projets que nous devions appuyer » souligne un cadre de l’agence française de développement.
« Cependant nous avons découvert que certains d’entre eux demandaient 15% pour des projets », confie le fonctionnaire français. Une situation qui aura d’ailleurs provoqué des blocages et retard dans le financement du plan de reconstruction.
Cependant, n’empêche que d’après Paris la France a effectivement débloqué les 40 milliards Fcfa du gouvernement français destinés à la reconstruction du Nord-ouest et du Sud-ouest. Cependant l’argent n’a pas transité directement dans les caisses de l’Etat.
Ainsi, l’on apprend que depuis 2020 la France a mis dans le Nord-ouest et Sud-ouest 4millions d’euros soit 2 milliards 620 millions Fcfa pour l’aide d’urgence et à la réinseetion des déplacés etc.
A cela s’ajoute tout ce qui est développement ACFA, PNDP et formation professionnelle. 30 milliards Fcfa à travers l’agence française de développement. 3 milliards Fcfa devraient être de nouveau investi dans les prochains mois.
La France dit avoir bien indiqué que ces 40 milliards Fcfa devait être débloqué à travers leurs propres instruments. Ce afin de limiter la corruption des fonctionnaires camerounais. Sur ce coup ils avaient certainement raison.
Boris Bertolt
