A la base, le mot influenceur n’existe pas en Français ou en Anglais. Il est plus arrivé avec l’avènement du web 2.0 partant du langage anglo saxon « influencer » qu’on a traduit en Français « influenceur ».
C’est en 2018 que le dictionnaire petit Robert l’adopte officiellement avec une série d’auteurs mots, à l’instar de « like’, ‘gameur’, « retweeter » et « googleliser ». Un influenceur, suivant l’acception définitionnelle de petit Robert, est une « personne ayant une grande influence sur les décideurs ou sur l’opinion ».
Autrement dit; il s’agit de toute personne jouissant d’une notoriété (réputation) sur une thématique spécifique au travers du web et, singulièrement, sur les techno médias.
En jetant un regard sur le sens que revêt ce concept dans la spécialité du Marketing, le mot influenceur désigne une personne active sur les réseaux sociaux qui, par son statut, sa stature, sa position ou par son exposition médiatique ou techno médiatique, est susceptible d’être un relais d’opinion déterminant les habitudes de consommation dans un but marketing.
Ce type d’influenceur est, très souvent, sollicité par les entreprises ou par les promoteurs des marques et des produits pour donner une visibilité à leurs événements. Coco Emilia a été, ces derniers temps, sollicitée par une marque d’eau minérale « Tangui » pour susciter le degré d’impact social sur la masse de consommateurs de ce produit. C’est ce qu’il est convenu d’appeler le marketing d’influence. Les premiers constats faits dans le monde entier témoignent de ce que la quasi-totalité des influenceurs sont des blogueurs et des youtubeurs.
Il ressort, de cette définition, quatre déterminants structurant la posture d’influenceur, à savoir la thématique, le positionnement, la communauté et la popularité. La thématique est le sujet sur lequel sont, en général, focalisés les posts ou publications des influenceurs. La mode, le stylisme, le cinéma, l’humour, la comédie, le sport, la culture, la littérature, la technologie, la sexualité etc sont, entre autres, des orientations thématiques que ciblent les influenceurs.
Le positionnement est la contextualisation de tout influenceur par rapport à la thématique choisie. La popularité réfère à la notoriété, à la crédibilité ou à la réputation des influenceurs en fonction de leur impact social sur la communauté des lecteurs, mieux des followers. La communauté, quant à elle, est l’ensemble des followers qui apprécient positivement ou négativement les publications de ces derniers.
A un moment, le nombre de followers peut s’accroître au fur et à mesure que les posts publiés régulièrement rencontrent l’assentiment de la communauté desdits influenceurs. Tout comme cette proportion des followers peut décroître en fonction de la déconstruction de leurs publications.
En pareille circonstance, ce n’est pas toujours la compétence qui détermine le degré de crédibilité des influenceurs, mais tout est tributaire des affects, des représentations, de la sensibilité, de l’affectivité, de la socialité, de la sociabilité ou même de l’intentionnalité entretenues par la collectivité des followers à l’égard de ce qu’ils/elles appréhendent comme vitrine sociale ou comme modèle social.
Dans la société camerounaise contemporaine, où il y a une inversion de l’échelle des valeurs tant l’interdit s’est érigé en permis, la contre-norme s’est muée en norme, il peut arriver qu’un influenceur qui soit mêlé à des scandales, des problèmes de mœurs et à des déviances sexuelles soient, chose curieuse, appréciées favorablement par sa communauté de followers.
Tout est donc dans les stéréotypes péjoratifs ou positifs qui sont collés à ces derniers. C’est donc la santé mentale des followers qu’il est impérieux de juger et de jauger dans le contexte du basculement dans l’inversion de la hiérarchie des valeurs. Ce qui est bon, honorable ou appréciable chez tel influenceur n’est, forcément, pas catalogué de la même manière chez d’autres. Il y a donc un phénomène de la relativité en matière d’appréciation. Toute chose qui traduit la différenciation relative aux formes d’appréciations.
Cependant, être influent dans la vie sociale ne fait pas forcément de tel ou de tel un influenceur surtout au sens digital. De manière globale, les promoteurs des marques ont la propension à solliciter les blogueurs pour leur spécialisation dans des domaines précis mentionnés supra. Cela peut aussi être le fait de leur positionnement et de leur représentation dans leur communauté. Au regard de la typologie établie, il y a cinq types d’influenceurs:
– les méga influenceurs(1 million et plus de followers);
– les macro influenceurs (entre 100.000 et 1 million);
– les midle influenceurs (entre 10.000 et 100.000);
– les micro influenceurs (moins de 10.000);
– les nano influenceurs (5000 ou moins).
Au demeurant, l’évolution des influenceurs, dans le contexte actuel, doit tenir compte du taux de pénétration d’Internet, de la culture digitale des marques et des internautes, des habitudes de consommation de l’environnement et de la popularité.
Les premiers influenceurs qui se sont démarqué dans l’espace techno médiatique sont, entre autres, Diane Audrey Ngako avec son concept « Visiter l’Afrique »; Paola Audrey (Fashisblack); Céline Fotso (Je wanda magazine); Florian Nguimbis (meilleur blogueur francophone au concours The bob’s 2012); Atome (blogueur); Taphis (ancien rédacteur web aujourd’hui manager de Tenor), Dariche Nehdi (Culturebene).
D’autres figures ont investi le champ des influenceurs ces dernières années, à l’instar de Rebecca Enonchong (Appstech); Laura Dave (Afro buzz); Brice Albin (son programme 2.0); Valerie Ayena (Miss Cameroun 2013); etc.
Aussi faut-il savoir que la communauté des followers des influenceurs varie en fonction de la catégorie des réseaux sociaux. Il est possible d’être plus populaire sur Instagram que sur facebook ou même sur tweeter, constitué des followers élitistes. Ce n’est pas la populace qui fréquente, par exemple, Tweeter.
Ce sont, fort au contraire, les personnalités plurielles de la scène publique. En revisitant, ces derniers temps, Instagram, il apparaît que les trois premières influenceuses qui tiennent la vedette à la faveur du nombre de followers capitalisés sont Coco Emilia (2 millions 600.000 followers); Murielle Blanche (1 million 600.000 fol.) et Nathalie Koah (1 million 500.000 fol.)
Serge Aimé Bikoi
