Le procès tant attendu des 17 suspects accusés du meurtre du journaliste Martinez Zogo a débuté devant le Tribunal militaire de Yaoundé, où tous les accusés ont plaidé non coupable.
Le juge présidant, le colonel Njone Jacques, a ordonné l’inculpation des prévenus après plus de six heures de débats intenses, rejetant les objections préliminaires soulevées par les avocats de la défense.
Parmi les accusés figurent des personnalités influentes, notamment l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, l’ancien chef de l’unité de renseignement militaire Maxim Eko Eko, et le chef des opérations de cette unité, Justin Danwe. Tous sont accusés de meurtre, de complicité et de torture.
L’État du Cameroun s’est constitué partie civile dans cette affaire, étant donné l’implication de plusieurs de ses agents de sécurité dans l’assassinat du journaliste. Le procès, initialement retardé depuis mars en raison des objections soulevées par la défense concernant les procédures légales, a finalement pu reprendre après que les cours militaire et d’appel ont rejeté ces contestations.
Cependant, le tribunal n’a pas encore ouvert les débats pour les plaidoiries des parties. Les avocats de la défense ont demandé un report pour mieux préparer leur dossier. La défense, initialement unie, semble désormais divisée, avec des stratégies distinctes émergeant.
« La prochaine étape sera de démontrer au tribunal toutes les violations des droits de l’homme subies par nos clients. Nous chercherons à prouver que la loi n’a pas été respectée », a déclaré l’avocat de Maxim Eko Eko aux journalistes après l’inculpation. De son côté, Charles Tchoungang, ancien président du Conseil de l’Ordre des avocats et avocat de Jean Pierre Amougou Belinga, a affirmé : « La loi veut savoir qui a assassiné Martinez Zogo. »
Le procès a été ajourné au 30 septembre 2024 pour la suite des audiences. Tous les accusés restent en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui, où ils attendront la poursuite de la procédure judiciaire.