L’élection présidentielle camerounaise de 2025 s’est déroulée le 12 octobre dans un climat de controverse, les nombreuses informations faisant état d’irrégularités électorales ayant coïncidé avec une connexion internet instable dans une grande partie du pays.
Cette situation a amené de nombreux citoyens à s’interroger sur la transparence et l’équité du processus.
Tout au long de la journée électorale, l’accès à internet a été sporadique et d’une lenteur frustrante. Les utilisateurs de Yaoundé, Douala, Buea et Bamenda ont signalé de fréquentes perturbations rendant difficile le partage des mises à jour, le suivi des résultats ou le signalement d’incidents en temps réel.
De nombreux électeurs ont eu recours à des applications VPN pour contourner ce qu’ils considéraient comme des restrictions délibérées visant à limiter les communications pendant le vote.
Le moment choisi pour ces perturbations a éveillé les soupçons. Des vidéos montrant des bourrages d’urnes, des feuilles de dépouillement falsifiées et des procédures de dépouillement irrégulières n’ont commencé à faire surface qu’après que les électeurs ont réussi à se reconnecter via des VPN.
Les défenseurs des droits numériques affirment que cette tendance suggère une action coordonnée visant à contrôler la circulation de l’information et à masquer les preuves de fraudes potentielles.
Ce n’est pas une nouveauté au Cameroun. En 2017, le gouvernement a imposé une coupure d’internet de trois mois dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en pleine période de troubles politiques. Il s’agit de l’une des plus longues coupures de ce type de l’histoire africaine.
Cette mesure a suscité une condamnation internationale et a créé un précédent inquiétant en matière d’ingérence de l’État dans les communications numériques.
Huit ans plus tard, cette même tactique semble avoir évolué. Au lieu d’une coupure totale, les autorités semblent avoir opté pour des ralentissements ciblés et des blocages intermittents, une approche plus subtile qui produit toujours le même effet : restreindre la surveillance et museler les voix lors de moments d’importance nationale.
Avant les élections, des organisations de la société civile avaient demandé au gouvernement de maintenir l’accès à internet, soulignant que toute interruption porterait atteinte aux droits numériques des citoyens.
Malgré une participation électorale modérée dans la plupart des bureaux de vote, de nombreux citoyens ont déclaré se sentir déconnectés et impuissants à vérifier ce qui se passait au-delà de leur environnement immédiat.
Alors que le Cameroun attend les résultats officiels des élections, les questions de transparence, de responsabilité et de contrôle de l’État sur les communications restent au cœur du débat public.
MMI
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