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Présidentielle 2025 : le gouvernement met en garde contre les « appels à l’insurrection » d’Issa Tchiroma

Ce dimanche, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a condamné avec vigueur les « appels à l’insurrection » et au mot d’ordre de villes mortes lancés par Issa Tchiroma Bakary, candidat du FSNC, à la suite de la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025.

« La paix et la stabilité du Cameroun ne sont pas négociables », a martelé le ministre, invitant les citoyens à « vaquer normalement à leurs occupations », alors que des tensions ont éclaté dans les grandes villes du pays.

Dans sa déclaration solennelle, René Emmanuel Sadi a dénoncé les “mots d’ordre irresponsables” qui, selon lui, visent à “plonger le pays dans le chaos” après la réélection de Paul Biya, crédité de 53,66 % des suffrages par le Conseil constitutionnel.

Le porte-parole a également fustigé les « violences orchestrées » dans plusieurs villes, évoquant des bâtiments publics incendiés et des commerces vandalisés.

« Ces actes sont constitutifs d’insurrection et seront sévèrement punis par la loi », a-t-il averti, citant l’article 116 du Code pénal camerounais. Plusieurs interpellations ont déjà eu lieu, et certains ont été déférés devant la justice militaire.

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Tout en adoptant un ton ferme, le gouvernement a tenu à rappeler son attachement à la cohésion nationale. René Emmanuel Sadi a salué « la maturité du peuple camerounais » et « le professionnalisme des forces de sécurité », réfutant les accusations d’usage disproportionné de la force.

Il a également dénoncé « les manipulations extérieures » susceptibles, selon lui, d’attiser les divisions internes, avant d’appeler les Camerounais à tourner la page électorale et à se concentrer sur « la mise en œuvre du nouveau programme du septennat du président Paul Biya ».

Derrière cette communication maîtrisée, le message est limpide : le régime veut éviter toute contestation de rue et réaffirmer son autorité. Mais dans un pays où la frustration sociale reste vive et où une partie de la population conteste la sincérité du scrutin, la ligne de fracture s’élargit.

Entre fermeté et appel à la paix, le gouvernement cherche à reprendre la main : sans réussir, pour l’instant, à dissiper les doutes sur la solidité du consensus national.

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