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Porte d’entrée de Foumban : lumière sur le rififi suite à une statuette déboulonnée

Ce 17 mai 2022, les antagonismes ont refait surface au sujet d’une statuette jugée rébarbative par le Maire et déboulonnée. Les agents du sultan l’ont remise sur place. Tensions vives sur la ville et conclaves en cours.

On apprend de source digne de foi que ce jour, suite à une délibération du conseil municipal de la ville de Foumban, que les services techniques de la mairie ont enlevé la statuette placée en son temps par le regretté sultan, Ibrahim Mbombo Njoya. Les agents de la municipalité sont allés de ce fait la déposer à la préfecture. Il faut indiquer à ce point que l’édile de la ville, Patricia Ndam Njoya a toujours considéré que cette statuette, à ses yeux rébarbative, n’a pas sa place à l’entrée d’une ville accueillante comme Foumban.

Et pour cause ? La statuette en bronze de moins d’un mètre, un guerrier illustratif du peuple bamoun, tient dans sa main une dague et dans l’autre une tête décapitée. C’est à ce niveau que se situe tout le problème, le symbole de cette représentation. Alors que les uns crient qu’il ne s’agit pas d’une tête humaine mais d’un animal, au niveau de la Mairie on est convaincu depuis son implantation qu’il s’agit d’un « scandale inadmissible, un sacrilège à l’entrée de la cité des arts ».

Patricia Tomaïno Ndam Njoya rappelle

à volonté à ceux qui veulent l’écouter qu’il ne s’agit en réalité ni plus ni moins que de « la promotion de la violence ou l’incitation au meurtre qui choque l’opinion, plantée à l’entrée de la ville qu’elle dirige ». Pour elle, cela est en parfaire contradiction avec la ville moderne et accueillante qu’elle s’investit à édifier. Par ailleurs, il y a lieu d’ajouter que le sultan qui est allé à la rencontre de ses aïeux avait rebâti la Porte d’entrée dévorée par les flammes contre l’avis de l’autorité municipale. Ainsi, à son inauguration en février de l’année dernière,

Patricia Ndam Njoya sommait dans une correspondance le souverain traditionnel des Bamoun de déguerpir son œuvre tout juste trois jours après l’inauguration. « Veuillez ne pas manquer de récupérer toutes les espèces de tableaux, sièges, figurines, etc., que nous pensons que ce sont autant d’éléments de votre prestige qui vous accompagnent à l’instar de votre cour: ils se trouveront mieux, dans un musée ou espace privé», écrivait-elle dans une correspondance sous-couvert le préfet.

Irruption des notables du palais

On apprend aussi qu’à cette inauguration, le sultan qui s’en est allé récemment, avait remis la clef symbolique de cet ouvrage au préfet. L’autorité administrative à son tour avait remis cette clé au Maire qui a toujours « demandé que la statue érigé devant cette bâtisse soit enlevée pour retrouver la place qui lui revient dans le musée du palais des rois ».

Après que les services techniques de la Marie aient déboulonné la statuette, on apprend de sources bien introduites qu’ils l’ont déposée à la préfecture. Il s’en est donc suivi une irruption des notables du palais du sultan qui sont venus récupérer la statue pour la ramener au palais. Quelques temps après, on apprend qu’un groupe de personnes est reparti sur le site avec la statuette pour la réinstaller. A l’instant, il y a une réunion à la préfecture avec les responsables de la mairie et les notables du palais. Nous y reviendrons.

Le Messager

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