L’étau se resserre autour du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, suite à l’annonce d’une enquête sur la gestion de l’argent débloqué pour soutenir les agriculteurs au plus fort de la terrible pandémie.
LP heure des comptes a sonné pour Gabriel Mbaïrobé. Suite à l’édition n° 1018 du 31 janvier 2022 du quotidien InfoMatin, ayant, entre autres, en grande une « Gabriel Mbaïrobé en flagrant délit de banditisme », la justice veut voir clair dans la gestion de l’argent public mis à la disposition du ministre de l’Agriculture, à sa demande, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Concrètement, les investigations portent sur l’utilisation de 332.000.000 décaissés au ministère des Finances. « Il est question de savoir comment l’argent a été utilisé. Des zones d’ombre apparaissent çà et là », confie un enquêteur.
En rappel, le 20 septembre dans une correspondance à son collègue des Finances, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural sollicite le mandatement par voie de déblocage pour la réalisation de certaines activités, inscrites dans le plan de riposte sectorielle du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pour la «mitigation des impacts de la pandémie du Covid-19, financées sur le Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales… ».
Le hic c’est que la plupart des activités n’ont pas été réalisées. Mais l’argent est entièrement englouti par les billeteurs désignés par Gabriel Mbaïrobé. D’où les forts soupçons de crime économique en bande organisée. Car, nul ne peut croire que le patron de ce département ministériel n’est au courant de rien ou serait blanc comme neige.
Toutefois, la loi camerounaise consacre la présomption d’innocence tout comme la loi donne compétence au Tribunal criminel spécial (Tcs), pour des faits de détournement dont le montant est égal ou supérieur à 50 millions Fcfa.
Votre journal, dont le caractère professionnel n’est plus à démontrer, a saisi par écrit, le 2 décembre 2021, le mis en cause d’une correspondance portant en objet recoupement d’information.
Laquelle est restée lettre morte jusqu’à date. Un mutisme qui n’arrête pas la marche de l’enquête journalistique initiée, selon les règles de l’art, par votre journal. À cet égard, des personnes proches de Gabriel Mbaïrobé font circuler, à l’intention de votre reporter, que celui-ci ne craint rien, car bénéficiant du parapluie d’un haut cadre de la présidence de la République.
C’est oublier que Kondengui (prison centrale de Yaoundé) est remplie d’ex-gestionnaires de crédits publics qui se prévalaient du soutien de tel ou tel baron du régime. Dans cette affaire, Gabriel Mbaïrobé pourrait entraîner dans sa chute certains de ses collaborateurs. Nous y reviendrons avec force détails.
Info Matin
