Le 10 septembre 2024, s’est ouvert à Londres le procès concernant le scandale de corruption impliquant la multinationale Glencore et plusieurs hauts fonctionnaires de pays africains, dont le Cameroun.
Ce procès fait suite à des accusations de pots-de-vin versés par Glencore entre 2012 et 2015, dans six pays africains, incluant le Nigéria, la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire, le Sud-Soudan, et la République Démocratique du Congo. Au total, ce sont près de 79,6 millions de dollars US qui auraient été versés à des responsables dans le secteur pétrolier.
Dans un communiqué publié à l’occasion de l’ouverture du procès, Adolphe Moudiki, Administrateur Directeur Général de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun, a rappelé que la SNH suit de très près les audiences concernant cette affaire. Glencore avait déjà été condamnée le 3 novembre 2022 par la Southwark Crown Court pour ces actes de corruption.
M. Moudiki a également souligné que depuis l’éclatement du scandale en mai 2022, la SNH a gelé toutes ses collaborations avec Glencore, tant au niveau de l’exploration pétrolière que sur le plan commercial. Malgré plusieurs tentatives pour obtenir des informations sur les agents de la SNH impliqués, Glencore a refusé de fournir des noms, invoquant une clause d’anonymat conclue avec le Serious Fraud Office.
Le tribunal de Westminster, après avoir étudié l’affaire, s’est déclaré incompétent et a transféré le dossier devant la Southwark Crown Court, où la prochaine audience est prévue pour le 8 octobre 2024. Les six prévenus ont été libérés sous caution en attendant ce nouveau rendez-vous judiciaire.
La SNH, qui a déposé une plainte devant le Tribunal Criminel Spécial du Cameroun en novembre 2023, reste confiante que la justice permettra de démasquer et punir tous les acteurs impliqués dans cette affaire de corruption, conformément au Code Pénal camerounais.