Cameroun Actuel

Maurice Kamto : « l’ONU s’engage dans un curieux et obscur partenariat électoral avec le régime RDPC »

La signature d’une convention entre l’Organisation des Nations Unies (ONU) et ELECTIONS CAMEROON (ELECAM), survenue le 9 mai dernier, suscite une vive réaction de la part du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), de l’Alliance pour le Progrès du Cameroun (APC) et de plusieurs acteurs de la société civile camerounaise.

Dans une déclaration rendue publique ce mardi à Yaoundé, Maurice Kamto, président du MRC, dénonce un accord signé « en catimini », qui, selon lui, engage l’ONU dans un rôle potentiellement complice d’un processus électoral qu’il juge biaisé et contraire aux standards démocratiques.

Lire la déclaration du MRC :

ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2025
ONU – ELECAM (IV)

La Convention signée le 9 mai 2025 entre l’Organisation des Nations Unies (ONU) et ELECTIONS CAMEROON (ELECAM) engage la responsabilité de l’ONU auprès du Peuple Camerounais au cours du cycle électoral 2025-2027.

L’opinion nationale et internationale doit savoir que l’ONU a régulièrement été informée des fraudes barbares qui, après élection, privent les Camerounais des résultats électoraux issus des urnes, ainsi que de la situation désastreuse des droits de l’Homme au Cameroun.

Les partis politiques, dont le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), la société civile camerounaise et plusieurs Organisations Non Gouvernementales ont régulièrement attiré l’attention de l’ONU sur ces réalités et exprimé leurs vives préoccupations quant à la tenue d’élections apaisées dans notre pays.

Avec la signature en catimini de cette Convention entre l’ONU et ELECAM, que nous dénonçons fermement, nous prenons actes DES SILENCES COMPLICES ET COUPABLES DE L’ONU FACE :

– Au refus du régime de Yaoundé de modifier le Code Electoral malgré les multiples initiatives des partis politiques et des organisations de la société civile ayant fait des propositions concrètes y relatives ;
– A la violation systématique du Code Electoral en vigueur ;
– Au refus obstiné du Directeur Général d’ELECAM de publier la liste électorale nationale tel qu’exigé par l’article 80 du Code Electoral ;
– Au déni de justice de toutes les juridictions nationales saisies pour faire respecter le Code Electoral, y compris le Conseil Constitutionnel ;
– A la suppression du fichier électoral de nombreux Camerounais régulièrement inscrits sur les listes électorales ;
– Au non-respect du calendrier électoral à travers le report des élections législatives et municipales de février 2025 à mars 2026, sur la base de raisons fallacieuses et en violation flagrante de l’article 15 alinéa 4 de la constitution, pour empêcher au MRC d’avoir directement des élus, dans le vain espoir qu’il ne pourrait pas présenter son Candidat à l’élection présidentielle.

Lire aussi >  Présidentielle 2025 : les prémices d'une campagne électorale anticipée

Par ailleurs, l’ONU s’engage dans un curieux et obscur partenariat électoral, sans la moindre réserve, avec le régime RDPC alors qu’au Cameroun, la situation des droits de l’Homme et la scène politique sont marquées par :

– Des assassinats non élucidés, notamment de prélats et de journalistes ;
– La répression administrative et la vengeance judiciaire aveugle contre des responsables et militants des partis politiques de l’opposition par le régime ;
– La torture multiforme des militants de l’opposition : torture à l’arme blanche avec séquelles irréversibles, électrocution des parties génitales, tirs à bout portant sur des militants à mains nues, etc.
– Le décès des militants politiques arbitrairement détenus ;
– Le refus par le régime de se conformer à l’Avis du Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire rendu le 4 novembre 2022.

Par la présente Déclaration, le MRC, l’APC et le Peuple du Changement appellent l’ONU à prendre pleinement conscience du rôle négatif que veut lui faire jouer le régime camerounais sortant au cours de la prochaine élection présidentielle.

Le MRC, l’APC et le Peuple du Changement demandent à l’ONU de rendre publique la Convention signée avec ELECAM ou alors de s’en désolidariser publiquement, à moins qu’elle n’ait décidé, contre les valeurs démocratiques et les intérêts du Peuple Camerounais, et surtout contre sa mission cardinale de prévention des conflits de soutenir jusqu’au bout et quoi qu’il arrive la dictature camerounaise en place.

Lire aussi >  Appels à la démission de Paul Biya : René Emmanuel Sadi répond et défend la souveraineté des Camerounais

Fait à Yaoundé, le 28 Mai 2025
Maurice KAMTO

Cameroun Actuel
Me suivre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi