fbpx

Cameroun Actuel

Marches du 22 septembre : voici pourquoi Maurice Kamto est assigné à résidence

D’après les avocats qui ont rencontré hier le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), les autorités l’accusent d’être porteur d’un projet insurrectionnel.

On en sait un peu plus désormais sur les réels motifs du déploiement exceptionnel des policiers et gendarmes autour de la résidence de Maurice Kamto au quartier Santa Barbara, à Yaoundé. Selon le Directeur général à la sûreté nationale. Martin Mbarga Nguele et le Secrétaire d’Etat à la défense, Yves Galax Etoga, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est, selon eux, « porteur d’un projet d’insurrection ». Ils l’ont fait savoir au Collectif d’avocats Sylvain Souop hier, 28 septembre, au cours d’une rencontre à Yaoundé. « Les autorités nous ont réaffirmé qu’il était interdit de sortir de chez lui c’est-à-dire qu’il n’était pas libre de ses mouvements et de vaquer à ses occupations comme tout citoyen de la République », explique Me Meli au cours d’un point de presse organisé hier soir.

Selon les avocats, le Pr Maurice Kamto est serein et déterminé pour la construction de la paix dans ce pays et pour le bien être de chaque citoyen. Il dit ne pas se reconnaitre dans ce dont on l’accuse. « Il a réfuté les thèses selon lesquelles il serait porteur d’un projet de déstabilisation des institutions et d’insurrection parce que cela n’entrent pas dans sa démarche ; qu’elle soit professionnelle ou politique. Il s’est senti non seulement embastillé mais encagé comme une bête dans son domicile », a fait savoir Me Meli. Nous avons appris qu’au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 « des individus y compris des étrangers, avaient approché la direction du Mrc pour nous proposer de porter un vrai projet insurrectionnel armé contre le régime de M. Biya. Ces gens disaient que, nos revendications pacifiques ne pouvaient aucunement renverser le régime.

Le Mrc à l’époque déjà, avait dénoncé ces personnes auprès du DGSN qui nous a reçus aujourd’hui. Il avait d’ailleurs félicité à l’époque le Pr Kamto, Pr Fogué et tous ceux qui avaient dénoncé ce projet », a rappelé Me Simh avant d’ajouter : « Le Pr Kamto l’a encore dit aujourd’hui, qu.’il ne peut pas être lui, républicain, ni complice, ni porteur des armes contre les autorités camerounaises. Et donc étonné que lui, qui a fait cela, qu’on ose l’accuser aujourd’hui de faire une insurrection alors qu’il a été dit que les gens devraient manifester les mains nues sans aucune arme. On ne peut pas accuser Maurice Kamto de vouloir déstabiliser le Cameroun si on est vraiment sérieux alors que c’est précisément lui qui s’était opposé à un tel projet »

Au cours des échanges, le Dgsn et le Sed ont dit et insisté que ce qu’ils veulent c’est la paix et le dialogue. Ils l’ont dit plusieurs fois. Pour Me Simh, c’est ce que Maurice Kamto a toujours dit car sa main est toujours tendue. « Si le gouvernement du Cameroun dans une crise socio politique veut négocier, c’est la meilleure des choses car il reste entièrement ouvert à toute discussion avec ceux qui nous gouvernent.» Et d’ajouter : « Les leviers de la paix, c’est les gouvernants qui les tiennent. C’est encore eux qui détiennent les leviers du dialogue s’ils sont vraiment sincères dans ce qu’ils ont dit aujourd’hui. C’est à eux de faire à ce que la paix et le dialogue se tiennent. Nous restons ouverts à ce dialogue pour que ce pays reste en paix. Nous espérons que ce dialogue viendra », souligne l’homme de droit.

Séquestré depuis le 21 septembre 2020, Maurice Kamto a vu son vigile être arrêté pourtant il se faisait que son travail déplore l’avocat. Pour lui, « Encercler sa maison est simplement attentatoire à des droits humanitaires. Je ne pense pas que ce soit un vrai gage de demande de dialogue et de paix ou d’apaisement. » Nous avons appris qu’il était désormais autorisé à recevoir ses avocats et les membres de sa famille. Mais pour des raisons de sécurité, il était question d’installer un dispositif de filtrage. « Le Pr Kamto se sent persécuté pour avoir exprimé ses opinions chaque fois que cela était nécessaire. Il ne se reconnaît pas dans ce dont on l’accuse », conclue Me Meli.

Malgré ces conditions extrêmement difficiles, le président du Mrc est serein. Les prochains jours nous permettront de voir plus clair car la situation de l’homme politique est encore en cours d’examen.

Source: Le Jour n°3266

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi