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Lutte pour l’héritage : la deuxième mort de Marc Vivien Foé

Voici déjà 19 ans que le solide milieu de terrain camerounais a quitté ce momie. Si au sein de la grande famille du sport  »Marco » reste à jamais vivant à travers le souvenir de ses exploits, il faut malheureusement noter que les batailles honteuses que se livrent les membres de sa famille autour de son héritage, ne contribuent qu’à l’enterrer pour la seconde fois.

Un grand coup de froid a traversé le stade de Gerland dans l’après-midi du 26 juin 2003, 90 kg de muscles répartis sur lin 90 gisent sur la pelouse, il s’agit du milieu de terrain camerounais Marc Vivien qui vient de s’écrouler de tout son long dans le rond central à la 72e minute du match opposant le Cameroun à la Colombie. Match comptant pour les demi-finales de la coupe des confédérations qui se déroule en terre française, nous sommes dans la ville de Lyon capitale mondiale de la médecine.

Lorsque Marc Vivien Foé est transporté pour les soins vers l’hôpital spécialisé qui se trouve dans les vestiaires du stade, le reporter Jean Lambert Nang s’exclame à la vue du regard vitreux du milieu de terrain camerounais « quelle image, cela ne peut fias arriver ici en France ! ».

Malheureusement le pire est arrivé, Marc Vivien Foé a rendu l’âme a l’âge de 28 ans seulement. 1a‘ pays tout entier et son illustre chef le Président l’aul Biya, accompagnés de la communauté internationale lui ont rendu un hommage digne d’un héros de son rang. Frappé à la fleur de l’âge, il laisse une veuve et trois enfants n’ayant même pas encore atteint l’étape de l’adolescence et une immense œuvre malheureusement inachevée.

Les événements qui vont marquer, les années suivant, sa mort ne seront pas de nature à honorer la mémoire du défunt, du moins pour ce qui est de sa famille biologique. Hormis l’état de délabrement de certains de ses chantiers notamment du complexe de Biteng qui abrite désormais les services d’un commissariat de sécurité publique, une immense bataille va opposer Foé Amougou Martin, le père de Marc Vivien à Marie-Louise la veuve et mère des trois jeunes orphelins, autour de l’héritage du mythique numéro 17 des Lions Indomptables.

Il est tout d’abord important de noter que selon certaines sources proches de la famille, Marie Louise n’était pas la femme que ses beaux-parents voulaient pour leur fils. Or, selon les mêmes sources, Marc Vivien et sa bienaimée se sont connus très jeunes. A l’époque, Marie Louise Ngo Bihii était élève au lycée d’Anguissa et Marc Vivien n’était alors qu’un jeune espoir du football camerounais qui évoluait dans « Fogape” de Yaoundé.

Les choses sont allées très vite a un moment donné puisque de « Fogape”, le jeune Foé a signé dans le Canon de Yaoundé, puis il a rejoint l’équipe nationale, a disputé le mondial 94 aux Etats Unis d’Amérique et a été sollicité par le club belge d’Anderlecht.

Apres moult tractations, c’est au Racing club de Lens qu’il va poser ses valises. Les responsables de ce club français à savoir : l’entraineur Daniel Leclerc et le l’résident Gervais Martel, lui conseillent île se marier pour mieux embrasser Ia vie professionnelle.

Evidemment, il revient au pays chercher Marie Louise sa bienaimée, et ce choix ne plaira guère à ses parents qui ne digèrent pas qu’une fille ‘’Bassa” se marie avec leur fils, surtout que la maman avait déjà ciblé une jolie « Mvog-Manga” pour servir de compagne à la nouvelle coqueluche du milieu de terrain camerounais.

Des amis proches de la famille affirment que le jeune Foé a dû menacer ouvertement sa mère de la sevrer de toute assistance financière pour qu’elle laisse sa femme tranquille. Le couple Foé va ainsi avoir trois rejetons, Marc Scott i’ainé, suivi de Leslie et d’Angela la dernière.

Biens immobiliers

La tragédie du 26 juin 2003 va venir détruire la paix et la sérénité de cette petite famille. Marc Vivien parti, la guerre est ouverte et Martin Foé Amougou va s’approprier la plupart des biens immobiliers de son fils au grand dam de sa belle-fille et de ses propres petits fils. « Nous savons que ce sont d’habitude les enfants qui se battent pour l’héritage de leur père, mais lorsque c’est un père qui se bal pour hériter de son fils, alors là, je vois le monde à l’envers», peste un ami de la famille.

De batailles en batailles, le tribunal de grande instance de Yaoundé centre administratif va donner gain de cause à Marie Louise Foé et ordonner la rétrocession des biens à la veuve au nom de ses entants en 2016, c’est-à-dire 13 ans après la mort de Marc Vivien. Mais le père ne va guère s’exécuter à tel point que le 26 juin 2020, la veuve Foé fera sceller les portes d’entrée de l’immeuble de son mari et benner des camions de sable et de gravier au carrefour Elig-Essono.

« J’ai choisi cette date du 17e anniversaire du décès de mon mari en mémoire de son dossard fétiche pour rappeler a mon beau père de s’exécuter par rapport à la décision de justice selon laquelle il devrait rendre à mes enfants leurs biens… les biens de leur père« , a déclare Marie Louise Foé au micro d’une télévision de la place.

Ce jour-la le père Foé en a profité pour faire une citation directe auprès du procureur, contre la veuve de son fils, mère de ses petits-enfants. Et le 28 Juillet 2020, sur le plateau de Martin Camus Mimb, Martin Foé Amougou a déclaré qu’il en veut à sa belle-fille parce que c’est elle qui a détourné les fonds visant à terminer les travaux du complexe de Biteng.

Ce climat ô combien délétère, qui règne au sein du clan Foé ne rend aucunement hommage a cet homme au grand cœur qui fut Marc Vivien Foé. Ces situations de guerre permanente ont traumatisé les pauvres orphelins à tel point qu’aujourd’hui Marc Scott dont les talents de footballeur étaient visible est devenu un brigand. Il avait été arrêté et condamné après un braquage opéré chez un prêtre en France, quel gâchis ! Et que dire donc des filles ?

A la vérité, deux décennies de guerre c’est un peu trop, il est temps de se mobiliser comme une vraie famille en enjambant les démons du passé pour sauver ce qui peut encore l’être dans l’héritage à la fois spirituel et matériel de Marc Vivien Foé, lui évitant ainsi une 2e mort.

Le Zénith

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