La récente qualification du Cameroun pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire a suscité à la fois l’enthousiasme et l’inquiétude. En effet, Samuel Eto’o, président de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football), est confronté à un problème financier délicat à seulement quatre mois de cette phase finale. Il s’agit de la dette contractée auprès de l’État camerounais pour la participation à la Coupe du Monde 2022, une dette qui n’a toujours pas été remboursée. Cette situation financière précaire risque de peser sur les préparatifs de l’équipe nationale camerounaise pour la CAN 2024 et de soulever des questions sur la gestion des fonds alloués au football au Cameroun.
Lors du départ pour la Coupe du Monde 2022, Samuel Eto’o avait pris la décision exceptionnelle d’engager la Fécafoot à contracter un prêt auprès de l’État camerounais. Cette décision avait suscité des interrogations, car jamais auparavant un président de la Fécafoot n’avait eu besoin de recourir à une telle mesure pour financer la participation d’une équipe nationale à un événement sportif d’une telle envergure.
La dette contractée s’élevait à la somme considérable de 2 732 110 821 FCFA, financée par les contribuables. L’accord prévoyait que cette dette serait remboursée dès que la FIFA verserait la somme allouée pour la participation du Cameroun à la Coupe du Monde 2022. Cependant, le Cameroun, qui s’était arrêté en phase de groupes lors de la compétition, devait recevoir une somme impressionnante de 9 millions de dollars, soit 5 375 913 400 FCFA. Ainsi, Samuel Eto’o était tenu de rembourser plus de la moitié de cette somme à l’État camerounais pour éponger la dette.
La question qui se pose désormais est de savoir à quoi a servi cet argent, étant donné que la FIFA avait déjà fourni des avances pour permettre à chaque sélection nationale de se préparer de manière adéquate pour le tournoi. En effet, la FIFA avait pris en charge l’ensemble des dépenses des équipes dès leur arrivée sur le sol qatari, jusqu’à leur retour. Il est donc légitime de se demander si les fonds contractés ont été utilisés de manière efficace et transparente.
Le dilemme qui se profile pour Samuel Eto’o est complexe. D’un côté, il doit trouver les moyens de rembourser la dette envers l’État, mais de l’autre, il doit gérer les besoins financiers de l’équipe nationale en vue de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Demander à nouveau de l’argent à l’État pourrait être perçu comme une décision audacieuse étant donné le précédent de non-remboursement de la dette. Il est crucial pour la Fécafoot de trouver des solutions financières viables afin de ne pas compromettre les chances de l’équipe nationale lors de la CAN 2024.
Il est également important de souligner que la gestion des fonds alloués au football au Cameroun doit être transparente et efficace. Les contribuables ont le droit de savoir comment leur argent est utilisé et si les investissements sont faits de manière responsable. Il est essentiel que des mesures soient prises pour éviter toute mauvaise gestion des fonds et pour garantir que l’argent soit utilisé de manière optimale pour le développement du football camerounais.
Les défis financiers auxquels est confrontée la Fécafoot pour la Coupe d’Afrique des Nations 2024 sont indéniables. Samuel Eto’o doit trouver des solutions pour rembourser la dette contractée auprès de l’État camerounais tout en assurant les besoins financiers de l’équipe nationale. Il est primordial que la gestion des fonds alloués au football au Cameroun soit transparente et efficace afin de préserver l’intégrité et le développement du football dans le pays. La réussite de l’équipe nationale camerounaise lors de la CAN 2024 dépendra en partie de la manière dont ces défis financiers seront relevés et résolus.