Le Cameroun a ouvert sa dernière session ordinaire de l’année au Parlement en rendant hommage aux victimes du massacre de Mamfe et du glissement de terrain de Mbankolo. Les deux tragédies qui ont frappé le pays en octobre et novembre ont fait au moins 50 morts. La session parlementaire a commencé par une minute de silence en l’honneur des vies perdues à Egbekaw, Mamfe et dans le glissement de terrain de Mbankolo à Yaoundé.
Le massacre d’Egbekaw, résultant d’une attaque séparatiste d’Ambazonie, a coûté la vie à au moins 25 civils le 6 novembre. Il s’est ajouté au deuil national qui avait suivi le glissement de terrain de Mbankolo un mois plus tôt, qui avait coûté la vie à 30 personnes.
Le président de l’Assemblée, Hon Cavaye Yegue Djibril, a exhorté les membres à honorer les personnes « brutalement assassinées » à Mamfe et les victimes du tragique glissement de terrain de Mbankolo lors de son discours d’ouverture. La majorité du RDPC à l’Assemblée a été critiquée pour son rôle passif dans le conflit armé en cours dans les régions anglophones. Malgré plus de 6 000 vies camerounaises perdues, l’organe législatif n’a jamais lancé de discussion sur le conflit depuis son déclenchement en 2016.
Cette session parlementaire est consacrée à l’examen et au vote du budget 2024, déjà proposé par le gouvernement. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, à la suite d’une réunion du cabinet sur le budget proposé, a assisté à la session d’ouverture du Parlement. Au cours des prochains jours, les ministres du gouvernement répondront aux questions de l’Assemblée concernant leurs budgets et leurs priorités proposés pour l’exercice fiscal à venir.
Lors de la réunion du cabinet qui s’est tenue la semaine dernière, le ministre des Finances Louis Paul Motaze a articulé l’intention du gouvernement de réduire la dépendance aux revenus pétroliers en diversifiant les sources de revenus par la taxation. L’Assemblée nationale pousse également le gouvernement à maximiser la collecte de revenus dans le secteur minier l’année prochaine.
L’Assemblée s’est réunie sous l’ombre de pertes récentes, pleurant la disparition de deux membres en un mois seulement. Hon Nganbaye Antoinette, parlementaire du RDPC de la circonscription de Lom et Djerem Est, est décédée le 2 octobre. Ce 9 novembre, la chambre a été frappée par une autre perte avec Hon Fama Marguerite, parlementaire du CPDM de la circonscription du Ngong Centre Supérieur, qui a quitté ce monde.
La session parlementaire en cours constitue un moment critique pour l’Assemblée nationale, confrontée à des tragédies nationales et à des décisions cruciales pour l’avenir du Cameroun face à des défis persistants. Les membres du Parlement doivent s’engager à travailler ensemble pour surmonter ces défis et trouver des solutions durables pour le bien-être et la prospérité du peuple camerounais.