Le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la lutte contre les insurrections de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord ont été classés en 8ème position parmi les crises de déplacement les plus négligées dans le monde en 2022. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par le Conseil norvégien pour les réfugiés le 1er juin 2023.
Selon le rapport, trois critères ont été pris en considération pour mesurer le niveau de négligence. Le premier est le manque de volonté politique internationale caractérisé par le nombre de résolutions de l’ONU, de missions de maintien de la paix, de volonté diplomatique ou de discussions internationales sur ces crises.
Pour cet aspect, le Conseil norvégien pour les réfugiés note que « la volonté politique de la communauté internationale de contribuer à des solutions politiques est restée faible » et conclut qu’en l’absence d’une initiative internationale pour trouver des solutions politiques à la crise, le niveau des besoins ne peut pas montrer de signes d’amélioration.
La deuxième raison est le manque d’attention de la part des médias. Le Conseil norvégien pour les réfugiés note que le niveau d’attention des médias était d’environ 0,5 % en 2021 et qu’il est resté très faible en 2022.
Le pourcentage a été calculé en rapportant le nombre de couvertures médiatiques au nombre de personnes déplacées par chaque crise, en utilisant les derniers chiffres du HCR et de l’IDMC (Internal Travel Monitoring Centre) du Conseil norvégien pour les réfugiés.
Le dernier point concerne le manque de financement de l’aide humanitaire. Le rapport souligne que pour l’exercice 2022, le financement de la crise est resté limité, les donateurs internationaux ne couvrant que 55 % de la réponse humanitaire.
Et ce, dans un contexte où au début de l’année 2022, « 3,9 millions de personnes au Cameroun avaient besoin d’aide, un chiffre qui est passé à 4,7 millions à la fin de l’année« , révèle le rapport.
Selon Human Rights Watch, en août 2022, le conflit qui dure depuis 6 ans a enregistré 598 000 personnes déplacées et au moins 2 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dans ces régions.
L’ONU estime que le Cameroun a besoin d’environ 244 milliards de FCFA cette année pour aider les personnes dans toutes les crises humanitaires, y compris les insurrections de Boko Haram dans l’Extrême-Nord, l’afflux de réfugiés centrafricains à l’Est, et le conflit anglophone.
