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Le chantier de construction de l’Eniet de Bertoua en arrêt depuis six ans

L’exigence d’études géotechniques non prévues dans le dossier technique bloque la réception des travaux de la première phase.

Deux entreprises ont pris la clé des champs. Elles étaient pourtant adjudicataires des deuxième et troisième phases du marché de construction de l’Ecole normale des Instituteurs de l’enseignement technique (Eniet) de Bertoua.

La renonciation de ces deux entreprises dont les raisons sociales ne nous ont pas été dévoilées se fonde sur les difficultés rencontrées par les Ets Bochoro, dans le paiement du premier décompte de 20 millions de francs Cfa, alors que les travaux étaient déjà exécutés à 40%.

Estimés à 90 millions de francs Cfa, ces travaux sont entièrement financés par le budget d’investissement public (Bip). Ils consistent en la construction d’un bâtiment R+1 devant abriter le bloc administratif et des salles de classe.

A la délégation régionale des Travaux publics de l’Est, ingénieur du marché, une source proche du dossier indique que « l’entreprise avait entamé la construction des premiers bâtiments sans nous consulter et en utilisant des plans-types d’ailleurs ». Par ailleurs, une évaluation technique du chantier révèle « une absence d’études géotechniques préalables ». Malheureusement, l’on apprend que l’entreprise avait déjà investi tous ses fonds.« Nous n’avons pas eu d’avance de démarrage des travaux comme cela est recommandé », indique le directeur général des Ets Bochoro.

A qui, on demande de corriger cet impair par le recrutement d’un bureau d’études pour la réalisation de ces études dont les résultats des travaux envoyés au Laboratoire de génie-civil (Labogénie), ne sont pas validés plus tard. « Ce bureau d’études n’est pas agrée et les études ont été mal menées », s’entend-il dire.

Toujours sur fonds propres, les Ets Bochoro recrutent un deuxième bureau d’études pour déboucher sur les mêmes avis défavorables. « Le Labogénie avait estimé que ce bureau d’études aurait dû utiliser un pénétromètre lourd parce que l’infrastructure est destinée à accueillir un grand nombre d’élèves », souffle l’entrepreneur.

Situation préjudiciable

Finalement, l’ingénieur du marché fait appel au Labogénie aux fins de mener les mêmes études géotechniques toujours financées par l’entreprise qui était déjà à bout de souffle et financièrement épuisée. Alors qu’en pareilles circonstance, le mécanisme de déblocage des délais est enclenché, pour ce qui est de ce marché, rien n’est fait par l’ingénieur. De sorte que, les huit mois au terme desquels, le Labogénie livre sa copie s’ajoutent aux six prévus pour l’achèvement des travaux de cette première phase selon la lettre-com- mande.

Au-delà des études géotechniques, ce Laboratoire recommande « un élargissement des semelles à 80% ».Seulement, relève la délégation régionale des Travaux publics de l’Est, « le bâtiment est posé sur un rocher. Ce qui complique la mise en œuvre de cette recommandation ».

Devant cette situation qui lui est préju- diciable (elle n’a pas encore été payée, ndlr), l’entreprise introduit une requête pour un avenant pour qu’on considère les délais et un autre décompte de 30 millions de francs Cfa qui subira le même sort que le premier.

Pis, son directeur est criblé de dettes et doit faire face à un banquier qui ne lui fait pas de cadeau depuis que les délais de remboursement ont expiré. L’arrêt des travaux de ce chantier a eu des effets négatifs sur l’entreprise. « A cause des atermoiements de ce projet, à tort, nous avons été suspendus par l’Agence de régulation des marchés publics (Armp).

Ce qui nous a fait perdre un marché de 60 millions de francs Cfa dont nous avions été adjudicataire à Bertoua. Bien qu’ayant été réhabilité à la suite d’une requête, nous avions déjà tout perdu », regrette le Dg des Ets Bochoro dont on attend la reprise des travaux en sous œuvre (semelles) en conformité avec le plan d’exécution élaboré par son entreprise.

Le Messager

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