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Huiles raffinées et blé : le Gouvernement avoue son impuissance

Le ministre du Commerce a été appelé à s’expliquer sur l’envolée des prix des les marchés. Ce dernier a rejeté la faute sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la dépendance du Cameroun aux importations.

L’inflation galopante au Cameroun préoccupe manifestement la Représentation nationale. Au cours des questions orales de ce vendredi 30 juin 2022, Luc Magloire Mbarga Atangana a dû s’expliquer sur l’envolée des prix notamment des huiles raffinées et du blé. Un exercice auquel le Mincommerce a dû avouer l’impuissance du gouvernement.

En effet, pour le Mincommerce, la combinaison de la pandémie du Covid 19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine gouvernent les prix sur les marchés. « L’on assiste en effet comme tétanisé et dépourvu de moyens efficace de réaction à une dérégulation sans précédent de l’ensemble des chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux caractérisé par un renchérissement des prix des denrées de première nécessité et l’implosion du coût du fret maritime tout facteur à l’origine de l’inflation des prix sur le marché intérieur de la plupart des pays au monde. Le taux de fret maritime à destination de l’Afrique a connu au cours de la seule année 2021, un bond de plus de 250% à 400% tandis que les prix des matières premières et des produits de grande consommation échangés sur les marchés internationaux (dans le cas qui nous concerne les oléagineux et les céréales), ces prix s’envolaient littéralement ».

Hausse du prix des huiles raffinées

Face à la Représentation nationale, Luc Magloire Mbarga Atangana a tenté d’expliquer l’augmentation dû prix de l’huile raffinée. Pour ce dernier plusieurs facteurs au niveau mondial justifient cette situation. Notamment l’inadéquation entre l’offre et la demande.

« Antérieurement à la crise en Ukraine, la production et la consommation de l’huile de palme faisait l’objet de mesures dissuasives de la part des pays occidentaux et des ONG… après déclenchement de la guerre, faute de pouvoir s’approvisionner en huile de Tournesol, tous les pays se sont tournés vers l’huile de palme ce qui se traduit par une insuffisance de l’offre par rapport à la demande mondiale. En menant les plus grands pays producteurs à restreindre leurs exportations et imposer des taxes exorbitantes à l’exportation soit tout simplicité en interdisant les exportations».

En ce qui concerne le Cameroun, le pays est victime de sa faible capacité de production. «Notre pays dont on sait qu’il accuse un déficit structurel d’à peu près 500 milles tonnes par an par rapport aux capacités installées en matière de raffinage et en réalité 200 milles tonnes par rapport à nos propres besoins en huile raffinée» indique le ministre.

Astreint à l’importation de l’huile de palme notamment au Gabon, en Sierra Leone, au Libéria, en Côte d’ivoire, en Malaisie le Cameroun est donc confronté à la hausse des prix dans ces pays. « Avant la crise, le litre d’huile de Palme coûtait 500 aujourd’hui le. même litre coûte 1100…on ne saurait attendre des sociétés de raffinage qu’elles paient le litre à 1100 f CFA et qu’elles revendent le produit fird (raffiné et embouteillé, avec les accessoires) au même’ prix…» assure Luc Magloire Mbarga Atangana. « C’est donc un choire Où on approvisionne le marché où on ajuste les prix en tenant compte de ce qui est possible », ajoute-t-il.

Prix du blé

La problématique de la haussa du prix du blé répond aux mêmes exigences contextuelles que celui des huiles raffinées. L’augmentation dans les pays producteurs et la crise en Ukraine impactent le cours des prix.

« Entre janvier 2020 et juin 2022 on passe de 245 à 510 euros. Le prix du blé a plus que doublé. La hausse du prix de la farine a obéi à une courbe plus modérée que celle de la matière première. Une première augmentation de 1000 F en mars 2021 (du sac de farine de 50kg), puis à nouveau de 1000 F en juin 2021 et 5000 F CFA en mars 2022. Portant ainsi le sac de farine de 50kg à 25000 F CFA. Compte tenu de cette situation à la hausse continue, les meuniers en sont à demander une nouvelle augmentation de 4000 F CFA.» L’impact sur le prix du pain était dès lors inéluctable. Cependant le ministre du Commerce n’y voit pas un grand changement.

« Jusqu’au 30 juin 2009, le prix de la baguette était de 150 F CFA, A la suite de négociations menées par le gouvernement avec le„ boulangers, le gouvernement avait réussi à ramener le prix de la baguette à 125 F CFA à compter du 1er juillet 2009. À la suite de l’évolution que je viens de décrire, nous avons été contraints de ramener le prix à 150 F Cfa la baguette de 200g. On peut parler d’augmentation mais en réalité c’est un simple retour aux prix antérieurs », dédramatise Luc Magloire Mbarga Atangana.

En rappel, au Cameroun, le taux d’inflation pour le premier trimestre 2022 était de 4,4%. Des chiffres jugés meilleurs que ceux d’autres pays par le Ministre du Commerce.

La Nouvelle Expression

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