Human Rights Watch (HRW) a rejoint le peloton des organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme qui réclament justice pour les meurtres du présentateur radio Martinez Zogo et de son collègue reporter radio, le révérend Jean-Jacques Ola Bebe.
Dans une déclaration, Lewis Mudge, directeur de l’organisation pour l’Afrique centrale, a déclaré : « Il faut garantir des procès équitables et transparents à toutes les personnes accusées d’être liées au meurtre de Zogo et ces récentes arrestations démontrent que peut-être, malgré tout le tapage public, le gouvernement va assumer ses responsabilités et chercher véritablement à obtenir justice ».
Il a ajouté : « La justice pour Zogo et Ola Bebe enverra un message fort : ceux qui tuent des journalistes seront tenus responsables. Mais tout aussi important, le gouvernement doit protéger activement les journalistes qui s’efforcent de dénoncer les abus. Le journalisme doit cesser d’être une profession à haut risque au Cameroun ».
Martinez Zogo était un radiodiffuseur d’Amplitude FM à Yaoundé et a été enlevé le 17 janvier. Selon un rapport du Comité de protection des journalistes (CPJ), son corps a été retrouvé le 22 janvier en état de décomposition, avec certains de ses doigts coupés, sa langue tordue et une tige métallique enfoncée dans son rectum.
Pour sa part, le révérend Ola Bebe, un prêtre orthodoxe qui était ami avec Zogo et travaillait dans une autre station de radio avant son assassinat début février, a également déclaré avoir reçu des menaces de mort.
Le meurtre de Zogo a relancé l’attention des médias sur le Cameroun, alors que le pays est aux prises avec de multiples crises, depuis une économie sous tension qui a provoqué une flambée des prix jusqu’à un conflit meurtrier dans la partie anglophone du pays.
Ces événements surviennent au lendemain des célébrations de la 57e Journée nationale de la jeunesse, que les séparatistes ont juré de perturber dans les régions anglophones.
Le président Biya fêtera ses 90 ans le 13 février prochain, mais Reporters sans frontières met en garde contre le fait que cet anniversaire pourrait être éclipsé par l’arrestation des assassins de Zogo, des personnes très en vue et proches du gouvernement.
CNA
