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Fraude fiscale : comment Samuel Eto’o a été floué par son agent

Condamné à 22 mois de prison pour fraude fiscale en Espagne, lundi 21 juin 2022, le président de la Fédération camerounaise de football a accepté de payer la somme colossale de 1,8 millions d’euro (environ 1.18 milliards de Fcfa) afin d’éviter d’effectuer une peine de prison.

Le parquet poursuivait l’ancienne star du ballon rond, devenu fin 2021 président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), pour quatre délits contre le fisc remontant aux années 2006-2009. Eto’o évoluait alors au FC Barcelone. L’épilogue d’un long scénario qui a consacré les pratiques mafieuses de l’ancien agent et homme de confiance du joueur : José Maria Messalles.

Qui est José Maria Messalles ?

Messalles est un avocat espagnol que Samuel Eto’o croise tout à fait par hasard dans un prétoire espagnol au début de sa carrière professionnelle. L’homme s’occupe alors des larcins mineurs pour lesquels il est commis d’office. Mais au contact de Samuel Eto’o, il va se forger une aura et sera même un temps incontournable dans la carrière et les affaires du buteur.

Manager, avocat, conseiller, Messalles ne quitte pas la star, qu’il marque à la culotte. Quand la compagnie de téléphonie mobile MTN veut faire de Samuel Eto’o son ambassadeur au début des années 2000, c’est Massales qui est à la manoeuvre. L’affaire foire.

A la création de la Fundespor, il en est le secrétaire général. Son épouse, Sandra Messalles, occupe un poste de secrétaire. Déjà, l’avocat ne se privait pas d’aller faire les comptes au Katios, quand son protégé était propriétaire de cette discothèque située au cœur de la ville de Yaoundé.

En dépit d;unè gestion tatillonne de l’image et des affaires du joueur, l’avocat espagnol gardait toute sa confiance. Jusqu’à ce scandale qui ramènera le malheureux Eto’o sur terre.

En 2002, Eto’o acquiert 99,97% du capital social de l’entreprise Suite 2002 Empresarial SL, propriétaire d’immeubles à Majorque, à Barcelone et au Cameroun. Occupé à courir derrière un ballon, le footballeur se fie entièrement à son homme de confiance qui a carte blanche pour mener ses affaires. Messalles en profite pour se sentir.

En janvier 2012, Eto’o ne détient plus que 1% du capital de Bulte. En fait, Mesailes, propriétaire d’autres entreprises, a fait rentrer ses entreprises dans le capital social de Bulte 2002 en rachetant les parts que détenait Samuel Eto’o.

Montage frauduleux

L’affaire éclate quand le fisc espagnol se lance aux trousses de Samuel Eto’o à la mi-2013 pour recouvrer des sommes dues. Messaiies ne s’est pas contenté de flouer le joueur qui lui faisait aveuglement confiance. Il a aussi habilement jonglé avec le fisc, qui a fini par le rattraper. Mais dans 216 son processus de recouvrement, c’est Samuel Eto’o qui était épinglé par le fisc espagnol qui lui réclamait alors la somme de 3,5 millions d’euros. Piqué au Vif, le joueur s’est vu obligé d’apporter des précisions.

Le 13 juillet 2012, il publie un communiqué de presse et indique avoir déposé le 15 novembre « une plainte criminelle contre José Maria Messalles, qui jusqu’au 21 mars 2011, fut mon représentant, avocat, conseiller, administrateur de mon patrimoine et homme de confiance, et qui agissait avec de larges pouvoirs que je lui avais moi-même octroyés au mois de juin 2003 ».

Eto’o précise que sa plainte criminelle contre José Maria Messalles et ses complices a pour objet « la perpétuation par ces derniers des faits frauduleux, desquels résultent l’appropriation d’importantes sommes d’argent et biens patrimoniaux au travers d’opérations sociétaires complexes. Dans ce contexte, j’ai été victime de manœuvres frauduleuses qui ont conduit à la perte de contrôle de la société Bulte Empresarial 2002 S.L., laquelle société abrite une grande partie de mes biens mobiliers et immobiliers ».

Messalles condamné

Au tribunal, Messalles est reconnu coupable d’escroquerie, de détournement de fonds et fraudés fiscales par sociétés interposées. Il est condamné à payer la somme de 14,9 millions d’euros à son ancien patron. Fort de tous ces éléments, le service spécial de délits économiques et fiscaux de Barcelone a totalement blanchi le footballeur camerounais pour jeter son dévolu sur Messalles. Fin de la série ? Que non ! Fin 2016, le fisc espagnol a annoncé qu’il poursuivait à nouveau té joueur pour avoir évité de payer 3,9 millions d’euros d’impôts du temps où il évoluait au Barça.

« Le footballeur a simulé que ces droits avaient été cédés à deux sociétés domiciliées respectivement en Hongrie et en Espagne, dans le but de réduire son impôt de manière frauduleuse », affirmait le parquet dans ses réquisitions transmises au juge en charge de, l’enquête à Barcelone. L’affaire vient définitivement d’être vidée avec l’accord passé lundi dernier. Au total, Eto’o aurait perdu plus de 20 millions d’euros dans de mauvais placements du fait surtout de la filouterie d’un homme : José Maria Messalles.

Le Jour

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