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Football : 10 ans après sa coupe du monde, l’Afrique fait du surplace

Le bilan est plutôt mitigé pour le continent qui pensait maximiser l’organisation de la compétition sur son sol pour la première fois.

Il y a 10 ans, l’Afrique accueillait la 19e édition de la coupe du monde (11 juin-11 juillet 2010), remportée par l’Espagne. Oui, l’Afrique. Car même si l’Afrique du Sud était officiellement le pays organisateur, c’est bien tout le continent qui s’est senti honoré et impliqué. Et pour cause, depuis la coupe du monde 1930, c’était la première fois qu’un pays africain organisait la plus prestigieuse compétition, sportive après les Jeux olympiques. L’engouement avant l’évènement, qui allait bien au-delà de l’aspect sportif, le faisait bien transparaître.

« (…) Que les historiens se souviennent de la Coupe du monde 2010 comme du moment où l’Afrique s’est redressée et où elle a résolument effacé des siècles de misère et de conflits », écrivait au moment de la candidature de son pays, le président Sud-africain de l’époque, Thabo Mbecki. Pour Ban-Ki Moon, alors Secrétaire général des Nations Unies, « ce pourrait être la renaissance de l’Afrique ». Les attentes étaient donc clairement nombreuses avant ce Mondial 2010. Un peu trop visiblement, quand on regarde, dix ans après, ce que l’Afrique a pu en tirer.

Sur le plan sportif

En 2010, la pression était énorme sur les six qualifiés africains – une première puisque l’Afrique n’a droit qu’à cinq représentants – qu’étaient le pays organisateur, l’Algérie, le Nigeria, la Côte d’ivoire, le Ghana et le Cameroun. Ajoutée à l’impréparation et aux effectifs surcotés. Seul le Ghana a passé le premier tour, se faisant éliminer in extremis en quarts de finale. Depuis, les équipes africaines n’ont fait que régresser, puisqu’au Brésil en 2014, seuls l’Algérie et le Nigeria avaient passé le premier tour. Une étape qu’aucun participant issu du continent ne franchira quatre ans plus tard en Russie.

Sur le plan organisationnel Depuis 2010, les chances de voir la compétition organiser à nouveau sur le sol africain se sont également amenuisées. Malgré les appels des fédérations africaines, le système de rotation tant souhaité par Sepp Blatter, ancien président de la FIFA, n’est pas prêt d’être appliqué. Le Maroc en sait quelque chose, puisqu’il vient encore d’être recalé dans le cadre de l’organisation de la coupe du monde 2026 (attribuée aux USA, au Canada et au Mexique). Mais la FIFA laisse entrevoir un espoir pour 2030 avec l’idée, selon Gianni Infantino, l’actuel président, d’une candidature commune Maroc-Espagne-Por-tugal. Cherchez l’erreur. Le Maroc peut toutefois se targuer d’avoir accueilli deux coupes du monde des clubs en 2013 et 2014, organisé avec un certain succès…

Sur le plan économique et géostratégique

Il n’y a pas à dire : le Mondial 2010 a été une véritable fête colorée, au son des vuvuzelas. L’Afrique du sud a offert à la FIFA ce qu’elle attendait : un événement efficace, bien organisé, capable d’attirer les sponsors. Et l’instance a pu largement se frotter les mains. Le pays organisateur, lui, a eu droit à des retombées non négligeables. Le président Jacob Zuma avançait le chiffre de 5,4 milliards de dollars (près de 2800 milliards F) dont a bénéficié son pays. L’Afrique du Sud a également eu l’occasion d’améliorer son image, qui paraissait bien écornée avant le coup d’envoi, notamment en ce qui concerne les questions de sécurité. Au final, aucun incident majeur n’a perturbé le déroulement de la compétition.

Si l’Afrique comptait sur l’évènement pour revendiquer une position plus forte au moment des prises de décisions, elle reste minoritaire malgré sa cinquantaine de fédérations, et continue de subir le diktat de l’Europe et de l’Amérique du sud. Le nombre de qualifiés issus du continent pourrait augmenter en 2026, mais seulement parce que la FIFA va passer de 32 à 48 équipes. On peut toutefois saluer le fait que le poste de secrétaire général de la FIFA est désormais occupé par une Sénégalaise, en l’occurrence Fatma Samoura. Sans oublier qu’au fort de la crise qui a secouée l’instance mondiale en 2015, le Camerounais Issa Hayatou a occupé le poste de président par intérim. Une première là aussi pour un Africain.

Sur le plan structurel

La FIFA a voulu maximiser l’organisation de la coupe du monde en Afrique pour le continent. C’était du moins l’esprit du programme « Gagner en Afrique avec l’Afrique » qui prévoyait notamment la construction d’un terrain en gazon artificiel dans chaque pays membre de la Confédération africaine de football et la structuration des Ligues spécialisées pour permettre la professionnalisation du football (avec un championnat d’élite à 14 par exemple). Et donc, par ricochet, que les principaux acteurs puissent enfin vivre décemment de leur métier. 10 ans après, certains pays notamment en Afrique australe et du Nord ont renforcé leur position dans ce sens. Ailleurs, comme au Cameroun, la mayonnaise n’a toujours clairement pas pris et la fameuse professionnalisation se fait toujours attendre dans les faits

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