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Fin de l’assignation à résidence de Kamto : Wilfried Ekanga «Maurice Kamto n’a rien fait de mal »

 Wilfried Ekanga analyse la levée de bouclier autour du domicile de Maurice Kamto, qui selon lui n’a pas enfreint la loi. Pour lui, la décision du gouvernement confirme entre autres qu’on a affaire à un régime imbécile.

Retrouvez ci-dessous la tribune de Wilfried Ekanga

La levée de bouclier au domicile de Maurice Kamto ce lundi 8 décembre nous confirme trois choses :
La première, c’est l’imbécilité politique de ce régime qui n’excelle que dans le cannibalisme d’Etat. On dit que si vous attaquez un imbécile sur le terrain de l’imbécilité, il vous battra à plate couture puisque c’est son domaine de prédilection. Ainsi, dans tout ce qui est violence, répression, tribalisme et ensauvagement de la vie politique nationale et diasporienne, le RDPC et le régime qui le contrôle sont sans rival.
Une république bananière est un pays malade où l’on peut vous assigner à résidence sans vous le notifier, ni se référer à aucune disposition de loi statuant sur votre cas, où l’on peut vous accuser de « rébellion, terrorisme, hostilité contre la patrie » et autres singeries, mais où l’on vous libère aussi soudainement qu’on vous a séquestré, sans qu’aucun procès n’ait été ouvert pour établir votre culpabilité effective ou non.
C’est comme si les Américains avaient lancé l’opération Geronimo en 2011 non pas pour neutraliser pour de bon Usama Ben Laden, mais pour simplement le retenir chez lui et ensuite le libérer après trois mois, alors qu’ils le désignent eux-mêmes comme cerveau des attentats du 11 septembre 2001. Ce serait une grossièreté n’est-ce pas ? C’est pourtant à ce type de pratique ubuesque que se livre le Gang de Malfrats de Yaoundé, et c’est en cela que consiste leur imbécilité politique.
Ce n’est même pas un débat.
Allez comprendre pourquoi une femme de ménage croupira 9 mois en prison, tandis qu’un homme ayant menacé de brûler des bâtiments administratifs muni de bidons d’essence sera laissé en liberté, ou que celui qu’on considère (sans enquête aucune) comme le plus grand danger contre la paix au Cameroun ne sera même pas placé en garde à vue, mais simplement bloqué dans ses quatre murs. C’est ce qu’on appelle le règne de l’ARBITRAIRE,

SECUNDO :

Et c’est la deuxième chose que nous confirme l’actualité de ce lundi : l’arbitraire désigne l’art de décréter au hasard ou selon ses humeurs qui est innocent ou non (donc au mépris des lois). C’est la technique du Ndochi-Babouche, la doctrine de la navigation à vue, où le coupable est d’office celui qu’on n’aime pas, et où on pardonne à ses amis le plus perfide des crimes (et donc au mépris de la loi) … parce que justement on est amis.
Quelqu’un a dit « voyoucratie » ? En tout cas, c’est un État voyou.
Maurice Kamto n’a rien fait de mal. Il n’a ni pris les armes, ni incité à la haine et la destruction, ni enfreint aucune loi. Ce n’est pas parce qu’une clique de gourmands toujours pas rassasiés après 38 ans de pillage et de satanisme se servent de la loi pour opprimer les libertés, que la désobéissance devient du terrorisme. Bien au contraire, si vous constatez qu’une loi vous demande de vous taire devant le massacre de bébés sur le dos de leurs mères et de ne pas marcher en guise de protestation, vous avez l’obligation d’y désobéir.
C’est en ce sens que Thomas Jefferson, 3eme président des Etats-Unis (1801-1809) a lancé la formule suivante : « Quand l’injustice devient une loi, la résistance est un devoir »
Si Maurice Kamto a été séquestré chez lui, ce n’est donc pas pour les motifs debiles cités plus haut. Il s’agissait simplement d’empêcher le déploiement du MRC qui comptait marcher avec son chef à sa tête, pour sensibiliser contre la tenue des régionales, dans un contexte de crise sociopolitique absolue. En gros, le Cameroun est devenu le seul « État de droit » où l’on est privé de ses droits (en l’occurrence le droit de manifester). Et la quasi totalité des biyayistes s’en réjouissent, car le taux d’imbécilisation dans leurs rangs est de 100,48%
Voilà des gens qui nous disent : « Personne ne vous suit », mais qui ont quand même militarisé tout le pays à chaque annonce de marches. Ils scandent jour et nuit la prétendue faiblesse du MRC, mais passent des nuits blanches à réfléchir à comment le museler. Même ma nièce de 6 mois rigole de ces raisonnements bobodioufiens.
Ils savent la réalité, mais ils savent aussi que le Camerounais manque de culture révolutionnaire et que la peur domine encore sur sa détermination, quand bien même il aurait envie de soutenir son leader. C’est pour ça que la menace, la brutalité, l’instrumentalisation du tribalisme … (bref l’imbécilité) sont leur mode opératoire.
Sauf que vous ne pouvez pas obliger une femme qui aime un autre de vous aimer. Vous pouvez l’empêcher d’agir, mais pas de penser. Voilà la réalité camerounaise.

TERTIO :

Maurice Kamto le dit lui-même dans < l’urgence de la pensée > : « Dans un système autocratique, la proclamation de la démocratie ne sonne pas le glas de la dictature ». Cela signifie qu’en État voyou, les apparences institutionnelles ne fermeront pas nos yeux sur le fait qu’une petite clique de malfrats décide de tout. Malgré la « décentralisation » en peau de chevreuil apportée par les régionales, celui qui pense qu’une décision pourra être prise à Yokaduma sans l’accord de Yaoundé devrait aller consulter.
C’est Yaoundé qui décide et qui décidera, avec l’accord de la France.
Car oui, à défaut de soutenir vertement Biya, Paris ferme néanmoins un œil sur ses agissements internes, puisqu’il leur garantit le Franc CFA, le sous-sol et la priorité des entreprises. C’est ce que j’écrivais lors de la libération de Wilfried Siewe en début de week-end : « La France et l’Allemagne complices » des malfrats. Ce qui signifie que le double combat que nous menons (au Cameroun et en diaspora) a toute sa place et tout son sens. Voilà le troisième enseignement du jour.

CONCLUSION :

Le bras de fer ne fait que commencer. Il sera long et pénible et nous y laisserons encore d’autres plumes. Mais rassurez-vous : on mesure la grandeur d’un parti politique dans les moyens mis en œuvre pour l’étouffer, et dans la propagande dont il est victime. Nous sommes un cauchemar absolu pour le camp d’en face et nous leur avons fait énormément transpirer ces deux dernières années. Ne vous laissez pas distraire par les commérages de bidonville et restez concentrés sur l’objectif principal : Biya et son Gang de Malfrats !
Nous avons tiré de solides expériences des 80 derniers jours, et nous serons encore meilleurs par et pour la suite.
Dans les jours à venir, Maurice Kamto aura des choses à vous dire ; restez attentif !
EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED
( Quelle que soit la taille d’une sardine, quelle que soit la dureté de ses os, et qu’elle soit ou non pourvue de tête, elle finira toujours dans un estomac. C’est une réalité immuable )

 

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