Le ministre Mouelle Kombi et Samuel Eto’o distraient depuis trois semaines le peuple camerounais sur la gestion des fonds publics destinés au football professionnel.
Où sont passés les fonds publics destinés au football professionnel? Pourquoi parle-t-on de 550 millions plutôt que 560? Qui a réceptionné les fonds à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot)? Autant de questions et bien d’autres qui demeurent sans réponse trois semaines après que Samuel Eto’o ait déclenché la guerre autour des fonds publics destinés au financement du football professionnel.
Tout porte à croire aujourd’hui, que l’une et l’autre partie nourrissent des appétits insatiables sur un argent destiné aux acteurs du football, jusqu’ici oubliés dans le partage ; mais faute de pouvoir s’accorder en raison de leur haine l’un pour l’autre, utilisent les armes en leur possession pour tenter de se fragiliser dans une guerre désormais ouverte.
Pendant ce temps, autant les présidents de clubs que les joueurs de divers clubs, ont fait grève pour crier leur misère durant le championnat que la Fécafoot à travers le Conseil transitoire du football professionnel (Ctfp) a raccourci en quelques regroupements pour rattraper les délais fixés par la Confédération africaine de football (Caf). Et pourtant, de l’argent avait déjà été débloqué par les pouvoirs publics.
Le 27 juin dernier, Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, avait laissé croire que les instructions du Secrétaire général de la présidence de la république (Sgpr) au sujet du déblocage des 560 millions de la présidence de la République, n’avaient été suivies d’aucun effet.
Louis Paul Motaze, le ministre des Finances (Minfi) que d’aucuns voyaient comme le frein à main dans cette polémique, avait alors fait parvenir dans la presse via le payeur spécialisé auprès du Minsep, les détails du déblocage d’une somme de 550 millions, au bénéfice de la Fécafoot.
À Tsinga, ce sont d’abord les communicants officieux qui ont annoncé que lesdits fonds sont enfin arrivés, puis le 1er juillet, un communiqué de Biaise Djounang, le secrétaire général de la Fécafoot, dit que «l’argen^dont le déblocage a été instruit par le Secrétaire général de la présidence de la République n’a jamais été mis à la disposition». Soulignant que cette «subvention est de 560millions de Fcfa».
Enigme autour de 550 millions Fcfa
Des documents que La nouvelle expression a consultés montrent que ie payeur spécialisé et l’Agent comptable auprès de la Fécafoot ont reçu officiellement les instructions le même jour, soit le 29 mars et se sont attelés à favoriser les conditions de leur encaissement.
L’on apprend du payeur spécialisé que les fonds ont été décaissés entre le 18 et le 27 avril. Le payeur détaille avoir mis à la disposition de la Fécafoot la somme de 550 millions Fcfa dont 350 millions le 18 et le reliquat le 27 avril. Tant au Minfi qu’au Minsep, on explique que faute de liquidités dans la ligne 16 indiquée pour la subvention, une alternative a été trouvée: le dossier a été traité en avance de trésorerie.
Mais «on ne pouvait trouver que 550 millions Fcfa, et le ministère s’était accordé avec la Fécafoot que quand le budget sera disponible, on épongera les dix millions restants», selon un proche de Mouelle Kombi. Une première partie de l’argent a ainsi été débloquée :,350millions Fcfa. C’est là le premier point de désaccord: la Fécafoot considère que le premier décaissement est la quote-part des Services du Premier ministre qui sert généralement au fonctionnement de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc).
Invité sur le plateau de Vision sport Afrique (Vsa) sur Vision 4 Tv le 11 juillet dernier, Cyrille Ntolo, président du Comité ad hoc des infrastructures au Minsep, a rappelé que «les 350 millions .que la primature donnaient étaient destinés au fonctionnement de la Ligue de football professionnel. La Lfpc n’existe plus», pour justifier la réticence de la tutelle à libérer cette autre subvention.
Et Eboa Elame, communicant de la Fécafoot, de rétorquer que «la Lfpc est une émanation de la Fécafoot. Elle a été dissoute par ses propres membres et en remplacement le président de la Fécafoot de par ses prérogatives a mis sur pied une commission pour la remplacer». On ne l’entend pas de cette oreille au Minsep, soutenant que la note instruisant le déblocage de la subvention de l’Immeuble Etoile n’a pas encore été traitée.
Alors que Tsinga parle d’une note du Secrétaire général des Services du Premier ministre daté du 13 avril, que le reporter n’a pas pu retrouver. Cyrille Ntolo jure que «les 350 millions Fcfa de la subvention de la présidence ont été décaissés par le directeur de cabinet de Samuel Eto’o, avec décharge».
La Nouvelle Expression
