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Emmanuelle Laborit signe avec élégance

La veille, elle était à Stockholm. Discuter de projets de coopération avec les organisateurs du Riksteatern, le Théâtre National de Suède. Ce matin, elle est de retour, tout sourire, dans sa « maison », le Théâtre visuel international (IVT), qu’elle co-dirige avec Jennifer Lesage-David. Ce lieu, niché au bout de l’impasse Chaptal, dans le 9e arrondissement de Paris, est unique en son genre dans tout le pays. Avec son auditorium, anciennement Théâtre 347 du lycée professionnel de la rue Blanche et plus anciennement encore la salle historique du Grand Guignol, l’IVT est aujourd’hui un « centre de ressources sur la langue des signes et la culture sourde ».

Un seul autre lieu de formation professionnelle au spectacle vivant pour sourds existe depuis 2018 à Toulouse, grâce aux actions conjointes du Théâtre du Grand-Rond, de l’École universelle de théâtre et de l’Université Jean-Jaurès. Avec une constante, celle d’un projet « immédiatement artistique, prenant en compte de grandes questions comme la place de l’artiste sourd sur le plateau ».

à la pointe de la transmission

Depuis l’âge de 9 ans, lorsqu’elle débute sur scène, dans des productions de Ralph Robbins ou Thierry Roisin, Emmanuelle Laborit est une militante. Elle n’a jamais admis, et nous ne pouvons qu’être d’accord avec elle, qu’être sourd ou malentendant est considéré avant tout comme un handicap. Pour elle, en revanche, la langue des signes (LSF), interdite en France depuis plus d’un siècle, est un moyen d’accès à la culture, à l’éducation et à la formation. Le théâtre en fait partie. Et c’est ce qu’elle s’attache à démontrer dans ses créations. Le lien est direct avec la fondation de l’IVT, il y a quarante-cinq ans, par l’artiste sourd américain Alfredo Corrado et le réalisateur français Jean Grémion, militants de la première heure. Plus que jamais, IVT est aujourd’hui à la pointe de la transmission, « et la défense d’une langue ».

« Leur souhait initial était de créer une structure européenne, mais nous n’avons réussi qu’à nous en approcher, d’où notre voyage en Suède », expliquent les deux co-réalisatrices. « Il faut sortir de sa culture pour comprendre celle des autres, et faire société tous ensemble », souligne Emmanuelle Laborit, pour qui LSF est un moyen de communication essentiel. Cela ne l’empêche pas d’explorer d’autres voies, comme elle vient de le faire avec la performancea été créée à l’IVT en novembre dernier, après une présentation un mois plus tôt au Tron Theatre de Glasgow, en Écosse.

« C’était vraiment une première pour moi, je suis sorti de ma zone de confort, pour faire simple » elle explique. Réalisé par Andy Arnold, ce Performance est joué avec Ramesh Meyyappan, acteur d’origine singapourienne, internationalement reconnu, et également sourd de naissance. La langue des signes ne sert à…

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