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Eau et énergie : Paul Biya met la pression sur le gouvernement

Face aux récriminations régulières des Camerounais à propos des coupures intempestives d’eau et d’électricité, le président de la République prescrit une accélération dans la mise en œuvre des grands chantiers.

Le 25 mars, le Cameroun recevait l’Algérie au stade de Japoma à Douala, en match aller comptant pour les qualifications de la Coupe du Monde 2022. La rencontre a bien failli ne pas s’achever à cause d’un problème d’éclairage dans une partie du stade. Encore un mauvais tour dû aux fréquentes coupures d’électricité.

Aussi récurrentes que les interruptions de distribution d’eau courante. Les critiques visent un seul coupable: l’État. C’est ainsi qu’à la suite d’une « instruction présidentielle », le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a donné un point de presse, le 31 mars, pour dévoiler les stratégies que le gouvernement entend mettre en œuvre pour développer la production d’énergie et garantir l’accès des populations aux services énergétiques et hydrauliques modernes.

En ce qui concerne l’amélioration de l’offre en énergie, le gouvernement entend développer dans l’urgence plusieurs ouvrages importants, notamment en privilégiant les solutions thermiques.

C’est ce qui justifie d’ailleurs, selon le gouvernement, la mise en service des centrales thermiques de Limbé (85 MW) pour soutenir la demande dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral. Il faut y ajouter celles de Bamenda (20 MW), Dibamba à Douala (86 MW), Ahala à Yaoundé (60 MW), Mbalmayo (10 MW) et Ébolowa (10 MW) et la centrale à gaz de Kribi (216 MW). Mais pas question de résor- ber ce déséquilibre à n’importe quel prix car, la production énergétique à partir des centrales thermiques nécessite des dépenses énormes. Raison pour laquelle,

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le gouvernement s’est investi ces der- nières années à multiplier l’offre de pro- duction à partir de l’hydroélectricité à tra- vers les projets de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et Nachtigal.

Grands projets

Le barrage réservoir de Lom Pangar par exemple, dispose de 6 milliards de mètres cubes d’eau, assure déjà la régulation du débit du fleuve Sanaga pour de garantir une optimisation de la production des centrales hydroélectriques situées en aval. Il faut noter la construction au pied du bar- rage, d’une usine de production de 30 MW d’électricité qui permettra d’améliorer l’offre en énergie électrique dans la région de l’Est.

La centrale de Memve’ele quant à elle doit être mise en service, définitivement et selon les prévisions officielles, à la fin du mois de mai 2022, et portera sa production de 90 MW actuellement à 211 MW. Signalons également que les travaux du projet Nachtigal, dont la puissance installée est de 420 MW, se poursuivent.

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La première mise en service est prévue pour août 2023. À côté, plusieurs autres projets sont en cours dans les régions du pays, avec pour objectif de soutenir la politique industrielle et de satisfaire durablement la demande des ménages, qui s’est accéléré ces dernières années. En ce qui concerne les politiques et stratégies du secteur de l’eau, où l’on observe un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande, le gouvernement entend également prendre le taureau par les cornes.

Et en première ligne figure le Projet

d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) dont la fin des travaux est prévue pour fin 2022. Ce projet permettra d’apporter une production supplémentaire de 300 000 m3/j, extensible à 400 000 m3/j. Sa réalisation à bonne fin permettra de combler largement le déficit en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs au cours des prochaines décennies.

Un projet pareil est en cours de maturation pour la ville de Douala, apprend-on de source gouvernementale. L’État compte aussi améliorer la desserte en eau potable dans d’autres grandes villes ainsi que dans les centres secondaires du pays.

Le Messager

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